Hockey sur glace19 secondes où tout a tourné de travers pour la Suisse
Lorsque l'on parle de «détails qui font la différence», l'action de l'égalisation canadienne à une seconde de la fin du match en est un exemple ahurissant. Décryptage.
- par
- Grégory Beaud
- Kosice
On fait un truc? On ne reparle pas de cette prolongation perdue par la Suisse en quart de finale et on se concentre sur cette dernière action de l'égalisation? Oui, cela fait mal. Mais de jeter un oeil sur ces petites choses qui ont fait pencher la balance en faveur des Canadiens permet de se rendre compte à quel point la probabilité que ce but tombe était infime. Voire quasi inexitante. Ce qui rend, évidemment, ce 2-2 plus cruel. Mais sur les 19 dernières secondes de jeu - une éternité -, tout ce qui devait tourner de travers a tourné de travers. Voire un petit peu plus. Analyse image par image.
1. Gaëtan Haas perd le puck
Après l'engagement gagné par Nico Hischier, le joueur de Berne se retrouve en possession du puck mais n'arrive pas à le sortir de la zone. Sa tentative de dégagement est freinée par un Canadien et la rondelle termine dans une palette adverse.
2. Le puck bloqué par Josi arrive sur un Canadien
Sur un tir de Jonathan Marchessault, Roman Josi bloque la rondelle. Problème? Cette dernière termine à nouveau dans une canne canadienne, celle de Mark Stone en l'occurrence.
3. Le dégagement de Scherwey
A la suite d'un nouveau tir de Marchessault dévié, le puck arrive sur la canne de Tristan Scherwey. L'ailier du CP Berne tente de dégager mais voit son essai être dévié... par le patin de Marchessault. Problème? Le rebond arrive à nouveau dans une crosse nord-américaine. Encore celle de Mark Stone. Il ne reste, à cet instant, plus que sept secondes à jouer.
4. Le block de Simon Moser
Sur une passe de Mark Stone, Damon Severson se trouve en position de shoot. Devant lui, Simon Moser se sacrifie et met courageusement le patin en opposition. Comme à plusieurs reprises dans cette action folle, la rondelle aurait pu sortir de la zone. Ce ne fut une fois encore pas le cas et Severson voit le puck lui revenir. Il ne reste plus que deux secondes à jouer.
5. L'arrêt insuffisant de Genoni
Sur la tentative désespérée du défenseur canadien, le caoutchouc traverse avec succès (évidemment) une forêt de jambes et de bras pour mettre en danger Leonardo Genoni. Ce dernier voit le puck lui frapper le bras, puis la jambe, puis le bras. Ce triple contact redirige la rondelle en direction de la cage alors qu'il ne restait plus que quatre dixième de seconde à jouer. Cruel.
Lorsque joueurs et entraîneurs parlent si souvent de ces petits détails qui font la différence, cette ultime action en est l'illustration parfaite. Pour le plus grand désespoir d'une équipe de Suisse qui a perdu dix fois à pile ou face à la suite. Cela peut arriver, mais c'est rare. Très rare même.