Neuchâtel: 192 délinquants sur 9290 requérants

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Neuchâtel192 délinquants sur 6290 requérants

Les autorités cantonales se penchent sur la sécurité en marge du centre fédéral d’accueil de Boudry.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
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Le centre d’accueil de Boudry (NE) est surpeuplé.

Le centre d’accueil de Boudry (NE) est surpeuplé.

lematin.ch/Sébastien Anex
le Secrétariat d’État aux migrations est compétent…

le Secrétariat d’État aux migrations est compétent…

lematin.ch/Sébastien Anex
…mais la problématique sécuritaire concerne toutes les instances.

…mais la problématique sécuritaire concerne toutes les instances.

lematin.ch/Sébastien Anex

La conseillère fédérale Élisabeth Baume-Schneider a prévu un passage au centre fédéral d’accueil de Boudry (NE) le 24 avril prochain, mais suite à des incivilités, les autorités neuchâteloises ont pris les devants, cet après-midi, pour évoquer la «thématique sécuritaire» et «un climat anxiogène» dans la cité. Deux chiffres sont comparés: 192 délinquants sur 6290 requérants.

Un quatuor de choc a empoigné le dossier à bras-le-corps, en attendant la cheffe du Département fédéral de justice et police: le conseiller d’État Alain Ribaux, le procureur général Pierre Aubert, le commandant de la police Pascal Lüthi et le chef du service des migrations Serge Gama. Alain Ribaux a évoqué une «bonne entente» et une «vision alignée» entre eux.

Pression migratoire

Accentuée par la guerre en Ukraine, la pression migratoire est forte. Prévu pour 480 personnes, le centre d’accueil en a accueilli jusqu’à 811, au grand dam du voisinage, une augmentation rendue possible par la location d’un bâtiment supplémentaire pendant l’épidémie de Covid pour donner de l’espace aux occupants.

Les fauteurs de troubles ne sont de loin pas majoritaires, mais ils rendent le dossier explosif en semant la pagaille jusqu’à Neuchâtel, à la place Pury. Alain Ribaux et Pascal Lüthi ont désigné des hommes jeunes, parfois mineurs, issus principalement d’Afrique du Nord. «Ils ne font que passer dans le dispositif», relève le commandant de la police.

Revendication portée

Pressées par le Grand Conseil, les autorités cantonales ont demandé à la Confédération le respect de la capacité d’accueil, une revendication portée sous la Coupole fédérale par les quatre conseillers nationaux neuchâtelois Fabien Fivaz (Les Verts), Baptiste Hurni (PS), Denis de la Reussille (POP) et Damien Cottier (PLR), auteurs chacun d’une interpellation

À Boudry, cinq policiers ont été ajoutés cette année à l’effectif pour contrer l’insécurité. Le Conseil d’État neuchâtelois a décidé d’allouer des forces supplémentaires pour lutter contre les délits commis par une minorité de requérants d’asile hébergés sur le site de Perreux.

Avant la fin

Cette minorité est détaillée par Pascal Lüthi, qui désigne 192 requérants sur 6290 passés l’an dernier dans le centre de Boudry, soit 3% de cette population, avec 305 affaires dont 28 attribuées à un seul multirécidiviste.

Le procureur Pierre Aubert a évoqué «des gens plus malheureux que nous» en indiquant que les auteurs de délit repartent souvent avant la fin de la procédure pénale les concernant. «La technique législative n’est pas adaptée», constate Pierre Aubert.

De gauche à droite, le chef du service des migrations Serge Gama. le procureur général Pierre Aubert, le conseiller d’État Alain Ribaux et le commandant de la police Pascal Lüthi.

De gauche à droite, le chef du service des migrations Serge Gama. le procureur général Pierre Aubert, le conseiller d’État Alain Ribaux et le commandant de la police Pascal Lüthi.

lematin.ch/Sébastien Anex

«Ça nous occupe tous les jours», rapporte le commandant de la police cantonale neuchâteloise Pascal Lüthi, en évoquant des «petits délits» qui vont d’un vol à l’étalage à une bagarre entre deux groupes. Le problème avec les attroupements, c’est qu’ils génèrent un sentiment d’insécurité qui provoque «un déferlement de haine» sur les réseaux sociaux, selon Pascal Lüthi.

Un hôtel de la région de Val-de-Ruz accueille désormais des réfugiés ukrainiens, ce qui permet ainsi de désengorger le centre de Boudry. L’objectif de la démarche est d’avoir «une meilleure répartition des requérants d’asile sur le territoire neuchâtelois», selon Serge Gamma, chef du Service des migrations.

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