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auto24 Heures du Mans: la course est aussi une épreuve pour les femmes de pilotes (MAGAZINE)

Par Maxime MAMET Le Mans, 14 juin 2014 (AFP) - Les 24 Heures du Mans sont une course mythique pour les pilotes, mais aussi une épreuve pour leurs compagnes, dont les émotions sont mises sur alternateur tout au long de la semaine.

Les pilotes en rêvent depuis tout jeunes, leurs compagnes la redoutent plusieurs mois avant le départ. Les risques sont bien présents au Mans, comme l'a à nouveau démontré la très violente sortie de piste, à plus de 270 km/h, de Loïc Duval, lors des essais libres mercredi. Si le Français avait détruit son Audi e-tron quattro N.1, il s'en était sorti avec des écorchures et une nuit à l'hôpital, selon Audi. Pour les femmes de pilotes, le calvaire commence gentiment lors de la journées-test. "Là, on voit la réalité", explique Clémentine Antunes, la compagne de Tristan Gommendy, auteur de la pole position des LMP2 sur une Ligier-Nissan. "Avant la peur et les risques, c'est une grosse émotion. Parce que ce sont les 24 Heures du Mans et les pilotes en rêvent tous. A travers lui, on est heureuse comme tout, parce que lui, il réalise son rêve." Lors du départ, "l'émotion monte", témoigne la jeune femme. "Ma plus grande joie, c'est quand il descend de la voiture, parce qu'on est en apnée pendant tous ses relais", confie-t-elle. "L'année dernière, une pièce a cassé dans les Hunaudières, il a rattrapé la voiture, mais il a eu un accident assez compliqué, là où le pilote s'est tué l'année dernière", se souvient-elle. "Du coup, on ne peut pas retenir son émotion. On ne voit qu'à travers la télé. On ne peut pas l'aider. C'est incontrôlé, on a mal pour lui, on sait qu'il perd des tours, qu'il risque sa vie." Cette année, sur ordre des médecins, Loïc Duval a dû céder sa place pour la course, rassurant un peu sa compagne, Amélie, bien secouée par l'accident, deux jours après la naissance de leur premier enfant. Le nouveau père ne pourra pas défendre son titre, alors qu'il avait remporté une édition 2013 marquée par le décès du Danois Allan Simonsen. "C'est bien pire qu'un stress avant une opération ou des examens parce que ça n'est pas soi qui est concerné, et on ne peut rien faire!", regrette Clémentine Antunes. "On est désemparés, mais je sais que c'est sa passion et je ne remettrai jamais en cause son métier. Je lui dis: Continue, tu fais ce que tu aimes, c'est une chance inouïe . Même si je sais que c'est risqué. Lui me répond que c'est ce qui fait la beauté du sport automobile." Alors pendant que Monsieur prend des risques dans le trafic du circuit de la Sarthe, sa fiancée tente de faire passer le temps. Mais les 24 heures sont longues. "Le ventre fait des siennes, on a l'estomac noué, explique la jeune femme, qui vit ses deuxièmes 24 Heures du Mans. On dort très peu, mais j'arrive à manger. Je suis dans les stands avec la couverture. C'est important pour moi d'être là quand il finit son relais, et, je pense pour lui aussi. C'est bien d'être là pour apaiser, lui dire Ca va bien se passer . Ca vaut ce que ça vaut. Mais c'est dit." Et en cas de problème grave, être à la maison devant la télévision est pire que tout, selon elle. "Je n'y pense jamais, assure Clémentine depuis le paddock. Mais quand on est à distance c'est encore pire, on se dit que l'on ne saura rien de ce qu'il se passe vraiment. Je préfère être sur place." mam/cda

(AFP)

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