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Rencontres3000 anarchistes se sont retrouvés à St-Imier

Les organisateurs des Rencontres internationales de l'anarchisme à St-Imier (BE) ont fait part de leur grande satisfaction à l'heure de dresser un bilan de la manifestation.

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Parmi les activités figurant au programme:  des conférences, des tables rondes, du théâtre, des concerts, des expositions, du cinéma et même un salon du livre.

Parmi les activités figurant au programme: des conférences, des tables rondes, du théâtre, des concerts, des expositions, du cinéma et même un salon du livre.

Keystone
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Quelque 3000 libertaires de différents horizons ont assisté à des conférences, des débats et des concerts.

«Nous avons prouvé que l'anarchisme est une force politique cohérente, vivante et tournée vers l'avenir», a déclaré dimanche Arthur Auderset, membre du comité d'organisation.

Etant donné la forme éclatée du mouvement anarchiste, aucune résolution commune n'a été adoptée à l'issue de la rencontre. Reste que la manifestation a permis de faire converger vers une certaine unité des mouvements de tendances très éloignées, note Arthur Auderset.

Le choix de la commune du Jura bernois, qui compte quelque 4800 habitants, ne devait rien au hasard. Un hôtel de St-Imier, avait accueilli, il y a 140 ans, le congrès libertaire qui donna naissance à l'Internationale anti-autoritaire. Parmi les participants à ce congrès de septembre 1872 se trouvait le révolutionnaire et philosophe russe Mikhail Bakounine.

Mikhail Bakounine

La fondation de l'Internationale anti-autoritaire est intervenue à la suite de l'éclatement de la Première Internationale, mettant un terme au conflit opposant les socialistes dits marxistes conduits par Karl Marx, et les tendances libertaires qu'incarnaient alors Mikhail Bakounine et le Suisse James Guillaume. L'anarchiste russe a vécu plusieurs années dans le Jura bernois. Il est mort en 1876 et sa tombe se trouve au cimetière de Bremgarten, à Berne.

La manifestation de cinq jours était publique. Les différentes activités - des conférences, du théâtre, des concerts, des expositions, du cinéma et un salon du livre - étaient non seulement ouvertes au mouvement anarchiste mais à toute la population.

«Les habitants de St-Imier nous ont réservé un excellent accueil», se réjouit Arthur Auderset. Alors que certains manifestaient des craintes, «nous avons montré que l'amitié et la convivialité faisaient partie de nos valeurs».

Médias curieux

«Aucun incident n'a été à déplorer», a-t-il relevé. La commune de St-Imier a même demandé si une manifestation était prévue l'an prochain, face au peu de problèmes de voirie, a ajouté Arthur Auderset.

Les libertaires, qui provenaient de quasiment tous les continents, n'ont pas passé inaperçus dans les rues de St-Imier. Vêtus pour la plupart d'habits noirs et se déplaçant par groupes de trois ou quatre, ils sont partis à la découverte de la cité horlogère où Bakounine a séjourné.

Tous les âges étaient représentés parmi ces «touristes» particuliers. Un camping avait été installé à Mont-Soleil, sur les hauteurs de la cité imérienne.

La manifestation de cinq jours a suscité non seulement un intérêt auprès des anarchistes de toute la planète mais également auprès des médias. Une septantaine de journalistes, dont de nombreux de l'étranger, se sont accrédités pour suivre l'événement à St-Imier.

(ats)

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