Sécurité routière: 40% des accidents dans des giratoires impliquent un vélo

Les giratoires peuvent s’avérer dangereux pour les cyclistes. Selon une analyse du Bureau de prévention des accidents (BPA), 40% des 4400 accidents recensés dans un rond-point en Suisse entre 2017 et 2021 ont impliqué un vélo, qu’il soit classique ou électrique.

Dans la plupart des cas, il s’agissait d’une collision avec un véhicule motorisé s’engageant dans le giratoire. Un grand nombre des conducteurs de ces véhicules ont indiqué ne pas avoir vu le cycliste, précise le BPA. Quelque 337 personnes se blessent ainsi à vélo chaque année, précise l’analyse.

Le BPA suggère donc des mesures pour faire baisser le nombre d’accidents. Le mieux est de prévoir pour les vélos classiques et électriques une voie indépendante en dehors du giratoire, en particulier s’il est à plusieurs voies ou lorsque la largeur de la chaussée dépasse 5,5 mètres, recommande-t-il. «Selon plusieurs études, cette solution est non seulement la plus sûre, mais aussi celle que les cyclistes considèrent comme la plus agréable».

Si cet aménagement s’avère impossible, le BPA recommande de réduire la vitesse des véhicules qui s’engagent dans le giratoire, «par exemple en veillant à choisir un diamètre de l’îlot central et un angle d’entrée qui obligent les conducteurs à rouler plus lentement», estime-t-il.

Pour éviter que des véhicules ne dépassent les cyclistes à l’intérieur du giratoire, la chaussée devrait être aussi étroite que possible et l’îlot intérieur surélevé. pour le BPA, il empêchera ainsi de voir de l’autre côté du giratoire et aura l’avantage que le conducteur s’engageant dans le rond-point se concentrera mieux sur les véhicules qui y circulent.

Le BPA propose aussi des mesures de sensibilisation et de formation. Ainsi, les automobilistes devraient réduire leur vitesse et porter une attention particulière à l’éventuelle présence de vélos avant de s’engager dans un giratoire.

Les cyclistes empruntant un giratoire sont, quant à eux, invités à rouler au milieu de la chaussée, même lorsque le trafic est dense. Il est également important qu’ils se rendent bien visibles en circulant avec les phares allumés et en portant un gilet de sécurité, même de jour.

A noter encore que le rond-point n’a plus la cote auprès de certains spécialistes du trafic. Ainsi le canton de Lucerne a décidé de remplacer sept giratoires par des carrefours aménagés avec des feux de signalisation «intelligents». Ils permettraient mieux d’adapter les feux à la situation réelle du trafic, par exemple aux heures de pointe. La Confédération pourrait s’en inspirer.