Initiative UDC80'000 emplois pourraient passer à la trappe en Suisse
Les répercussions économiques du vote en faveur d'une limitation de l'immigration sont encore difficiles à évaluer, mais les économistes du Credit Suisse estiment que 80'000 emplois pourraient passer à la trappe.

Douane suisse (archives).
L'acceptation par le peuple suisse de l'initiative de l'UDC contre l'immigration de masse pourrait coûter 80'000 emplois à la Suisse, selon des économistes du Credit Suisse.
Dans l'immédiat, il est encore difficile d'établir des estimations précises dans la mesure où les conséquences dépendront à la fois de la réaction de l'Union Européenne (UE), des négociations que mènera le gouvernement suisse pour étendre ses relations bilatérales et du niveau de quota qui sera fixé, font valoir les auteurs.
«Ce qui est clair, toutefois, est que l'acceptation de cette initiative a augmenté l'incertitude économique en Suisse avec effet immédiat», ont-ils jugé.
«A notre avis, il n'y a pratiquement aucun doute sur le fait que les sociétés suisses et étrangères qui envisagent des investissements (supplémentaires) en Suisse vont avoir au moins tendance à retarder les décisions, à la fois sur les investissements et les embauches supplémentaires», ont-ils ajouté.
Bien qu'ils ne s'attendent pas à un déclin de l'activité économique, les économistes du Credit Suisse estiment que cette décélération de l'investissement pourrait réduire la production économique de 1,2 milliard, soit 0,3% du produit intérieur brut (PIB), durant les trois années précédant l'instauration de quotas.
Recrutements différés ?
Ils tablent actuellement sur une croissance de 2% en 2014 pour l'économie suisse.
Selon eux, les effets pourraient être encore plus marqués sur l'emploi, l'incertitude incitant les entreprises à différer les recrutements.
«Nous prévoyons que jusqu'à 80'000 emplois de moins seront créés sur cette période de trois ans», ont-ils quantifié.
A long terme, les risques pour la productivité et la croissance économique devraient en principe réduire les pressions sur le franc suisse, selon eux.
David Marmet, économiste à la banque cantonale de Zurich, a de son côté estimé que les conséquences du vote étaient encore très difficiles à chiffrer. «Il y a des conséquences à long terme mais elles ne peuvent pas encore être évaluées», a-t-il déclaré. Les économistes d'UBS, la principale rivale de Credit Suisse, ont quant à eux maintenu lundi leurs prévisions pour l'économie helvétique, tablant sur une croissance de 2,1% cette année.