SuisseA Berne pour exiger la libération du pirate
Des Ethiopiens en exil organisent une manifestation vendredi dans la capitale pour demander l'asile pour le pirate de l'air. Qui se retrouve à son tour pris en otage.
- par
- Renaud Michiels
Il y a eu une petite action ce matin devant l'ambassade suisse de Washington. Une autre est prévue demain devant celle de Francfort. Et une dernière vendredi à Berne. Un collectif d'Ethiopiens en exil organise différentes actions pour exiger la libération d'Hailemedhin Abera, le copilote qui a détourné son Boeing sur Genève. Pour eux c'est certain: le pirate est un «héros des droits de l'homme». S'il a mené cette action d'éclat c'est pour que le monde réalise l'horreur qui se joue au quotidien dans son pays.
Et les opposants de lister sur leur nouveau site freeabera.com leurs griefs à l'encontre du régime en place en Ethiopie. «Arrestations d'opposants politiques, de militants, de journalistes, de blogueurs.» «Arrestations et détentions arbitraires.» «Torture, coups, abus et mauvais traitements à l'encontre des détenus.» «Restrictions de la liberté de réunion, d'association et de mouvement», etc, etc.
Peu considèrent que le régime éthiopien est admirable question droits de l'homme. Reste que ce collectif va un peu vite en affirmant que le copilote partage son combat et que le but du détournement était politique. Récupération? Le pirate a bien dit se sentir menacé dans son pays. Reste que selon plusieurs témoignages de sa famille il n'avait rien d'un dissident, ne se mêlait pas de politique mais souffre plutôt d'une profonde dépression mêlée à un délire de persécution.
Les actions de ce collectif, en tout cas, ne risquent pas de plaire à Endalamaw Abera, l'un des frères aînés du pirate. Dans une interview publiée ce lundi par le média éthiopien The Reporter il confirme que son cadet se sentait persécuté: «Il se méfiait, était suspicieux. Il avait l'impression d'être suivi». Et doute surtout d'éventuelles motivations partisanes et regrette que certains groupes «l'utilisent à des fins politiques»: «il n'est à ma connaissance membre d'aucun parti», note Endalamaw Abera.