Si ce n'est pas de la passion… 3068 spectateurs hier soir à Sierre, record national d'affluence pulvérisé pour un match de deuxième ligue! L'acte II de la finale romande face à Star Chaux-de-Fonds (vainqueur 4-3, Sierre mène désormais 2-0 dans cette série au meilleur des cinq manches) a attiré les foules et ravivé les souvenirs des plus belles années du club. L'ancienne meilleure marque – 2614 spectateurs – appartenait déjà au club valaisan. Qui a dit que Sierre n'était plus une ville de hockey?

La patinoire de Graben, elle, a retrouvé ses plus belles couleurs, moins de deux ans après la brutale extinction des feux. Le temps d'une soirée en tout cas, la faillite du club en 2013 après quinze années passées en LNB, n'a plus que semblé être un lointain et mauvais souvenir. Hier, c'était soir de match et donc de communion dans la vieille patinoire, qui a vibré comme rarement depuis une éternité.

Et cela ressemblait d'ailleurs, à s'y méprendre, au bon vieux temps: des couloirs engorgés, des buvettes pleines à craquer, et une ambiance électrique dans les gradins. Et surtout des supporters qui se retrouvaient, tout simplement, autour d'un verre et d'un (bon) match de hockey. Des anciens, nostalgiques, des plus jeunes aussi, ceux qui n'ont pas connu les grandes années du club. «C'est beau de voir tout cet engouement, cette passion, note un supporter des «rouge et jaune». Et puis, ici, le hockey a toujours eu une place de choix. Il n'y a pas grand-chose d'autre. Le HC Sierre, oui, ça compte.»

Le Valais, hier, était «rouge et jaune», comme les supporters l'ont d'ailleurs scandé avant l'entrée de leurs joueurs. «Que le rêve continue», avaient-ils encore écrit sur une large banderole. Le HC Sierre, en 3e ligue il y a seulement deux saisons, a déjà posé un patin en première ligue. Avant de viser plus haut? «Pour mettre sur pied un budget d'équipe de LNB, nous aurions besoin de 2 millions de francs, grimace le président du club, Gaby Epiney. Je crois qu'il faut rester réaliste et ne pas oublier que ce club n'existait plus au printemps 2013. La première ligue représente la catégorie de jeu idéale, celle qui permettra aux jeunes joueurs que nous formons de continuer à se développer à un niveau compétitif. Quant au budget au prochain échelon, de l'ordre de 800 000 francs, il est dans nos cordes.»

Les joueurs sierrois, qui ne sont plus qu'à une victoire d'une promotion en première ligue grâce à un quadruplé de l'attaquant Xavier Reber, un ancien des années LNB, ont quant à eux quitté la glace sous les vivats de la foule. Comme au bon vieux temps. Sierre et son équipe de hockey, si ce n'est pas de la passion…