SeniorsAccros au boulot jusqu'à la mort
Toujours plus d'aînés continuent à travailler après l'âge de la retraite. Et ils ne manquent pas de motifs pour rester actifs.
- par
- Pascale Bieri

La retraite? Très peu pour eux… Aujourd'hui, 176 000 Suisses de plus de 65 ans continuent à travailler, bien qu'ils aient franchi le cap de l'AVS. Soit deux fois plus qu'il y a 10 ans. Mais qu'est-ce qui les rend si accros au monde du boulot?
LA SANTÉ
Non seulement l'espérance de vie s'est allongée, mais en plus, on garde la forme plus longtemps. Donc, pourquoi cesser de bosser? «Aujourd'hui, la santé se détériore plutôt vers 75 ans que 65 ans, nous avons gagné une dizaine d'années», relève Philippe Wanner, professeur de démographie à l'Université de Genève.
L'ARGENT
Si le passage à la retraite offre le temps nécessaire pour assouvir sa soif de loisirs, tels que les voyages, les moyens financiers peuvent faire défaut. Cependant, selon Philippe Wanner, «la majorité des seniors qui restent actifs l'est par choix et non par nécessité».
LES CONTACTS SOCIAUX
L'isolement et le laisser-aller guettent facilement lorsqu'on quitte le monde du travail – et ses horaires déterminés –, d'où l'intérêt d'y garder un petit pied.
LE SENTIMENT D'ÊTRE NÉCESSAIRE
Actuellement, c'est la génération des baby-boomers qui arrive progressivement à l'AVS. Ce qui entraîne d'importantes pertes de compétences simultanées. Du coup, de nombreuses sociétés font appel à ces jeunes retraités pour qu'ils transmettent leur savoir-faire aux générations suivantes.
LE PLAISIR DU TRAVAIL
Le boulot apporte des satisfactions parfois difficiles à quitter. Ainsi, de nombreux cadres se mettent à leur compte pour pratiquer en tant que consultant. De même, des médecins ou des avocats continuent de proposer leurs services à temps partiel. Car la majorité de ces aînés réduit quand même son temps d'occupation. Par ailleurs, cette nouvelle vague de retraités est celle d'une génération «très revendicatrice, souligne encore Philippe Wanner. Elle a vécu les révolutions culturelle, sexuelle, les naissances hors mariage… C'est également celle des premières femmes universitaires. Ce n'est donc pas étonnant qu'elle bouleverse maintenant le système de la retraite.»