Harcèlement sexuelAccusé, un ministre britannique démissionne
Michael Fallon, chargé de la Défense, avait commis un geste jugé déplacé envers une journaliste durant un dîner en 2002.

Michael Fallon a reconnu que son comportement n'avait «peut-être pas été à la hauteur».
Le ministre britannique de la Défense Michael Fallon a démissionné mercredi, a indiqué un porte-parole du ministère à l'AFP. Il avait été accusé d'avoir posé sa main sur le genou d'une journaliste au cours d'un dîner, lors de la conférence du parti conservateur, en 2002. M. Fallon a déclaré à la BBC que son comportement dans le passé n'avait «peut-être pas été à la hauteur».
De son côté, le vice-premier ministre britannique Damian Green est accusé par Kate Maltby, une ancienne militante conservatrice aujourd'hui écrivain, d'avoir posé sa main sur son genou lors d'un rendez-vous avec elle dans un pub en 2015, et de lui avoir envoyé un SMS «suggestif» après qu'elle soit apparue en photo dans un journal.
«Mal, embarrassée, et compromise sur le plan professionnel»
«Je doute que vous puissiez avoir une quelconque idée de combien je me suis sentie mal, embarrassée, et compromise sur le plan professionnel. Peut-être que vous n'avez même pas pensé que vous faisiez quelque chose de mal. Et c'est ça le problème», a écrit Kate Maltby dans une tribune publiée par le quotidien Times.
M. Green a réfuté ces accusations. «Dire que j'ai fait des avances à caractère sexuel à Mme Maltby est complètement faux. Ces allégations mensongères sont pour moi un choc et sont profondément blessantes, particulièrement de la part de quelqu'un que je considérais comme une amie», a-t-il déclaré.
May invite à une table ronde
En réaction, la première ministre britannique Theresa May, proche de M. Green depuis ses années étudiantes, a demandé l'ouverture d'une enquête pour établir la véracité des faits. Elle a en outre invité les chefs de partis à discuter lundi de la question du harcèlement sexuel au parlement.
Theresa May a déclaré à la Chambre des communes que les membres de tous les partis politiques étaient «profondément préoccupés» par les accusations d'abus qui ont secoué Westminster ces derniers jours, impliquant souvent des députés et de jeunes membres du personnel.
Procédure de plainte commune
«J'ai écrit à tous les chefs de partis pour les convier à une réunion au début de la semaine prochaine afin que nous discutions d'une procédure de plainte commune, transparente, et indépendante pour tous ceux qui travaillent au parlement», a déclaré la cheffe du Parti conservateur.
Damian Green est l'homme politique le plus éminent à être touché par une vague d'accusations sur des faits de harcèlement sexuel qui secoue le monde politique britannique dans la lignée du scandale Weinstein.
Un autre membre du parti accusé
Une autre militante, Bex Bailey, membre du Parti travailliste, a déclaré avoir été victime d'un viol par un autre membre du parti, plus âgé et plus expérimenté qu'elle, lors d'un événement organisé par sa famille politique en 2011, alors qu'elle avait 19 ans.
«J'étais effrayée, honteuse et je ne voulais pas que les gens le sachent. J'étais aussi inquiète de ne pas être écoutée si j'en parlais», a-t-elle déclaré sur la radio BBC 4, expliquant pourquoi elle n'avait pas porté plainte à l'époque.
Aucune tolérance
Un porte-parole du Labour a indiqué que le parti prenait «extrêmement au sérieux» cette accusation, et avait lancé une enquête interne, tout en demandant à la police de se pencher l'affaire.
Le leader du parti, Jeremy Corbyn, a félicité Bex Bailey d'avoir eu «l'immense courage de faire publiquement état de ce qui lui est arrivé». «Il n'y aura aucune tolérance au sein du Parti travailliste pour le sexisme, le harcèlement ou les abus de toutes sortes. Nous sommes déterminés à les éradiquer quoi qu'il en coûte», a-t-il ajouté.