Justice: Acquittement confirmé pour la psychiatre de Prangins

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JusticeAcquittement confirmé pour la psychiatre de Prangins

Accusée d'homicide par négligence suite au suicide d'une patiente, une ex-cheffe de clinique de l'hôpital psychiatrique du CHUV pour l'Ouest vaudois a été blanchie par le tribunal de la Côte.

Benjamin Pillard
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Benjamin Pillard
La jeune mère de 36 ans avait été hospitalisée à Prangins dans la nuit du 18 au 19 février 2013. Le lendemain, elle se jetait sous un train à 6 km de là, sur le territoire communal de Crans-près-Céligny.

La jeune mère de 36 ans avait été hospitalisée à Prangins dans la nuit du 18 au 19 février 2013. Le lendemain, elle se jetait sous un train à 6 km de là, sur le territoire communal de Crans-près-Céligny.

Sébastien Anex

Pas d'erreur de diagnostic, ni de mauvaise évaluation du risque suicidaire, ni de modalités de surveillance inadéquates. D'un point de vue pénal, rien ne peut être imputé à faute à la Dresse B., l'ex-cheffe de clinique adjointe de l'hôpital psychiatrique de Prangins (unité du CHUV près de Nyon), accusée d'homicide par négligence suite au suicide d'une patiente sous un train en février 2013 - au lendemain de sa prise en charge (lire «Le Matin» d'hier et aujourd'hui).

Tel est le verdict du tribunal vaudois de la Côte, annoncé à l'instant par le juge unique Daniel Stoll. «Malheureusement, les seuls personnes qui auraient permis de sauver cette femme n'y sont pas parvenues», a commenté le magistrat, en précisant qu'«on ne peut pas toujours soigner quelqu'un contre son gré.» Et d'ajouter: «les circonstances étaient telles que ce décès était inévitable.»

Il y a une année, le procureur chargé de l'enquête pénale, Laurent Maye, avait déjà classé l'affaire, estimant notamment qu'il n'existait pas d'élément permettant de prévoir l'imminence d'un passage à l'acte.

Une décision cassée en janvier dernier par le tribunal cantonal vaudois, sur recours du mari de la victime et de ses parents. La Chambre des recours pénale avait alors estimé que «les éléments constitutifs de l'infraction d'homicide par négligence apparaissent réalisés».

Dans une communication écrite, l'avocat de la Dresse B. -Me Charles Joye- considère que le verdict du juge Stoll «rend compte de réalités médicales et juridiques»: «la première est que le suicide peut survenir lors d'une hospitalisation en psychiatrie, même lorsque toutes les mesures de soins et de surveillance exigibles ont été prises. La deuxième est que, impossible à prédire, le suicide est aussi pratiquement impossible à prévenir. Et enfin que le médecin ne répond pas de tous les risques liés à une prise en charge médicale ou à la maladie elle-même : il ne manque à son devoir que si son comportement est indéfendable au regard des règles de l'art.»

La famille de la victime a la possibilité de faire appel contre cet acquittement.

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