L'équipementier sportif allemand Adidas a publié des bénéfices 2014 en baisse ce jeudi 5 mars.

Ils ont été lestés par ses difficultés en Russie et dans le golf, des effets de changes défavorables et une charge liée à la vente de sa marque de chaussures Rockport.

Mais pour 2015, le groupe prévoit notamment une hausse entre 7 et 10% de son bénéfice net et maintient son objectif de croissance de chiffre d'affaires.

Le bénéfice net du groupe a chuté de 37,6% en 2014 sur un an à 490 millions d'euros (523 millions de francs), et son bénéfice d'exploitation (Ebit) a reculé de 24,9% à 835 millions. Une performance sous les attentes des analystes interrogés par le fournisseur de services FactSet, qui tablaient sur un bénéfice net de 642 millions et un Ebit de 969 millions.

Le chiffre d'affaires a lui progressé de 2,3% à 14,5 milliards et a été rogné par la volatilité des devises. Adidas a notamment été touché par la dégringolade du rouble, car il domine le marché russe. La chute de cette monnaie l'a forcé à une dépréciation de 78 millions d'euros.

«2014 a été une année faite de hauts et de bas pour le groupe Adidas. Mais nous avons résolument affronté les défis et avons atteint nos objectifs ajustés de bénéfices et de ventes», a déclaré le patron d'Adidas, Herbet Hainer, cité dans un communiqué.

Le groupe visait notamment une croissance de 6% de ses ventes hors effets de change, qu'il a atteint.

La Coupe du Monde de football au Brésil a naturellement profité à Adidas, en propulsant les ventes de maillots, ballons et autres produits dérivés. Mais ce coup de pouce a été effacé par de nombreux imprévus, qui ont forcé l'allemand à rabaisser plusieurs fois ses objectifs en 2014.

Le groupe de Herzogenaurach (sud) est frappé par la baisse de l'activité dans le monde du golf, qui a fait plonger sa marque TaylorMade: ses ventes ont dévissé de 28% sur l'année.

Aux Etats-Unis, Adidas reste en difficulté, très loin derrière Nike et relégué en troisième position par un nouveau venu, la marque Under Amour.

Mais «le groupe Adidas est et restera une entreprise de croissance», a souligné M. Hainer en mettant en avant la bonne croissance des marques Adidas et Reebok sur l'année.

«En 2015, nous verrons une augmentation des ventes sur toutes nos marques, malgré la comparaison difficile avec l'année du Mondial 2014, et la crise géopolitique en Ukraine qui est négative pour nos affaires en Russie», a voulu rassurer M. Hainer.

Le groupe a réitéré son objectif d'un chiffre d'affaires en hausse «d'environ 5%» hors effets de changes. Adidas souhaite accroître légèrement sa marge opérationnelle, qu'il espère voir atteindre une fourchette de 6,5 à 7% des ventes, contre 6,1% en 2014.

Sa marge brute doit elle stagner ou très légèrement augmenter, en atteignant entre 47,5 et 48,5% des ventes. Son bénéfice net, généré seulement par les activités appelées à rester au sein du groupe - Adidas doit vendre sa marque de chaussures Rockport -, doit lui grimper de 7 à 10%.

L'équipementier a décidé de maintenir son dividende à 1,50 euro par action au titre de 2014, malgré la baisse de ses bénéfices.