TourismeAirbnb a versé 96 millions de taxes de séjour en France
En 2021, la plateforme touristique a annoncé le montant des taxes de séjour qu’elle a reversées aux communes françaises. Des sommes en hausse par rapport à 2019.

Les revenus générés par la location de logements touristiques en France vont à Airbnb Ireland, dont la fiscalité est bien plus favorable.
La plateforme de locations touristiques Airbnb aura reversé 93 millions d’euros (quelque 96,81 millions de francs) de taxe de séjour aux communes françaises en 2021, contre 58 millions en 2019, a-t-elle annoncé lundi. L’entreprise n’a pas divulgué ce montant pour l’année 2020, où ses revenus ont dégringolé du fait de la crise sanitaire.
Les plus gros montants de taxe de séjour ont été collectés à Paris (9,4 millions d’euros), Marseille (1,9 million), Nice (1,2 million) et Cannes (1 million), selon un communiqué. Sur quelque 29’000 communes ayant perçu la taxe sur les locations via Airbnb, celles ayant moins de 3500 habitants se sont partagé 27 millions d’euros, soit 29% du total.
Ces données concernent la période allant du 1er novembre 2020 au 31 octobre 2021, précise la plateforme qui réalise en France son plus gros chiffre d’affaires au monde après les États-Unis. Interrogée par l’AFP, elle a invoqué son statut de société cotée en Bourse pour ne plus publier le nombre de logements proposés dans l’Hexagone, ni préciser ce que les locations ont rapporté aux hôtes.
«Décision inique»
Tenue, comme toutes les plateformes depuis 2019, de transmettre aux communes des données sur ces séjours (nombre de voyageurs, durées et montants des réservations, prix de la nuitée, adresses des biens loués…) Airbnb fournira en décembre les données de mai à octobre 2021.
Les collectivités fixent le niveau de la taxe de séjour, entre 1% et 5% du prix de l’hébergement hors taxe à la nuitée par personne, et un certain nombre d’entre elles l’ont relevé cette année. Elles peuvent percevoir jusqu’à 4,10 euros la nuitée, soit le tarif des palaces, sur ces locations, depuis que le législateur l’a permis en novembre 2020 – une «décision inique» avait alors affirmé l’UNPLV qui représente les plateformes (Airbnb, Abritel, TripAdvisor, LeBonCoin…).
«De sérieux problèmes juridiques»
En parallèle, 17 villes ont mis en place un numéro d’enregistrement obligatoire pour mieux contrôler ces locations, dont Paris, Lyon, Bordeaux, Aix-en-Provence, Saint-Malo ou Annecy. «L’application complète» de cette mesure a été reportée à février 2022 à Marseille en raison de «difficultés» de «certains hôtes» à «créer leur compte utilisateur sur le site web de la ville», affirme Airbnb.
Idem à Nice où le système «soulève de sérieux problèmes juridiques», selon la plateforme, «les agents municipaux enquêtant sur les hôtes avant de délivrer le numéro d’enregistrement» au lieu de le fournir automatiquement.
Fiscalité irlandaise favorable
Au niveau fiscal, Airbnb France a payé 204’662 euros d’impôt sur les sociétés au titre de 2020, contre 193’398 euros pour 2019: seuls les services de marketing facturés par Airbnb Ireland à sa filiale française – très marginaux comparés à l’activité globale de la plateforme dans l’Hexagone – sont imposés.
Les revenus générés par la location de logements touristiques en France vont à Airbnb Ireland et sont ainsi soumis à la fiscalité irlandaise, bien plus favorable, mais Airbnb précise régler en France la «TVA» et «la taxe sur les services numériques».