AviationAirbus s’envole, Boeing s’embourbe
L’avionneur européen se relance après la paralysie due au Covid, tandis que l’Américain est empêtré dans une série de problèmes qui plombe sa reprise.

Airbus sait se relancer avec la future version XLR à très long rayon d’action de cet A321neo, attendue pour 2023.
L’un rit, l’autre pleure: tandis qu’Airbus repart de l’avant après le Covid, Boeing reste encalminé dans des crises à répétition, donnant un avantage durable à l’européen dont la gamme d’avions correspond mieux aux besoins des compagnies, s’accordent les analystes.
Sur les dix premiers mois de l’année, Airbus a livré 460 appareils contre 268 pour Boeing. Les deux constructeurs ont vu leur activité amputée par la pandémie mais le premier est à nouveau bénéficiaire, tandis que le second reste dans le rouge.
Si le 737 MAX vole à nouveau depuis un an après les deux accidents mortels qui l’ont cloué au sol, Boeing doit encore écouler près de 370 appareils stockés sur ses parkings, ce qui prendra encore deux ans, selon son directeur général David Calhoun.
Et l’avionneur attend toujours sa re-certification en Chine, qui tarde à venir. L’accès à ce marché clé conditionnera les plans de l’avionneur pour monter ses cadences de production, convient le patron de Boeing.
Autre déconvenue, la suspension depuis juin des livraisons du 787 Dreamliner après la découverte de nouveaux problèmes de fabrication chez un fournisseur. Cela devrait coûter à Boeing environ un milliard de dollars, selon ses estimations. Qui vont s’ajouter aux 6,5 milliards de dollars de coûts supplémentaires prévus pour faire face à la certification retardée de son futur gros-porteur 777X, dorénavant attendue pour la fin 2023.
Airbus, lui, profite à plein du marché plus porteur des moyen-courriers avec les déclinaisons de son A320.
Le constructeur européen a surtout décoché sa carte maîtresse: l’A321neo et notamment sa future version XLR à très long rayon d’action, attendue pour 2023. Cet appareil monocouloir pourra effectuer des vols de dix heures qui jusqu’ici ne pouvaient l’être que par des gros-porteurs plus difficiles à remplir.