RussieAlexeï Navalny se donne quelques mois pour rentrer
L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a confirmé qu’une substance du type Novitchok avait été trouvée dans l’organisme de l’opposant russe.

Alexeï Navalny (à gauche) a «totalement exclu» l’idée de ne pas rentrer en Russie.
L’opposant russe empoisonné Alexeï Navalny se donner encore quelques mois avant de rentrer en Russie. Dans une interview accordée à un célèbre youtubeur et diffusée mardi, il confirme qu’il va de mieux en mieux.
«J’ai les mains qui tremblent, si je prends une bouteille d’eau ça va être rigolo, mais je vais vraiment beaucoup mieux», a-t-il déclaré en commençant l’entretien. C’est la première interview accordée par l’avocat et militant anticorruption de 44 ans à un journaliste russe depuis qu’il est sorti de l’hôpital berlinois où il était soigné.
«Il y a eu une période vraiment désagréable, lorsque je commençais seulement à me lever du lit (…) Ensuite, j’ai récupéré assez rapidement», a poursuivi l’opposant.
Interrogé sur la durée de sa convalescence en Allemagne, M. Navalny a répondu ne pas savoir. «Je demande aux médecins de combien de temps j’aurai besoin pour que mes mains arrêtent de trembler: ils répondent avoir peu d’expérience sur ce sujet», a-t-il déclaré en référence au Novitchok.
«Une année, je l’exclus quasiment. Mais deux mois, c’est tout à fait possible», a-t-il ajouté, assurant «totalement exclure» l’idée de ne pas rentrer en Russie.
Novitchok
Trois laboratoires européens ont conclu à son empoisonnement avec un agent neurotoxique de type Novitchok, conçu à des fins militaires à l’époque soviétique et dont les effets sur les humains sont peu connus. Mardi, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a confirmé qu’une substance du type Novitchok avait été trouvée dans l’organisme de l’opposant russe.
L’OIAC, basée à La Haye, a déclaré que les échantillons de sang et d’urine de M. Navalny contenaient un «inhibiteur de la cholinestérase», similaire à deux substances chimiques de type Novitchok interdites par l’organisation en 2019.
En pleine campagne
Critique féroce du Kremlin, Alexeï Navalny est tombé gravement malade le 20 août à bord d’un avion en Sibérie, alors qu’il était en campagne électorale avant des élections locales et régionales organisées début septembre.
L’opposant a de nouveau accusé le président russe Vladimir Poutine d’être derrière son empoisonnement, via les services secrets. «Ma version est qu’il s’agissait d’officiers du FSB (services de renseignement intérieur) ou du SVR (service des renseignements extérieurs) sur ordre bien sûr, certainement de Poutine», a-t-il déclaré.
Alexeï Navalny est sorti fin septembre de l’hôpital berlinois de la Charité, où il a été soigné pendant un mois. Il réside pour l’instant en Allemagne avec sa femme et son fils.