FootballAlves: «J'ai vécu trois saisons fantastiques»
Limogé hier par Servette, João Alves prenait cette épreuve avec philosophie. Il restera le technicien du renouveau «grenat».
- par
- Mathieu Aeschmann
João Alves, la direction du Servette a finalement décidé de vous remercier. Comment s'est déroulée la réunion à l'origine de cette décision?
Écoutez, il n'y a rien de moins important que le contenu de cette réunion. Servette cherche un autre chemin, mon cycle prend donc fin. Ainsi va le football. Aujourd'hui, je préfère me souvenir des trois années fantastiques passées à Genève. J'y ai vécu parmi les plus grands moments de ma carrière et j'ai eu le privilège de travailler avec des gens merveilleux. Je m'en vais donc en amoureux du Servette.
Un amoureux quand même meurtri par ce début de saison calamiteux?
Logiquement, la situation était difficile à vivre. Une concordance de facteurs a provoqué nos difficultés. Aujourd'hui, je dois quitter pour la première fois un club dans une telle situation. C'est une nouvelle expérience pour moi, je m'en relèverai. Mais j'ai de la peine pour les supporters à qui je n'ai pas pu montrer le vrai visage du Servette durant l'été.
Vous dites vouloir conserver les bons moments. Quelles images resteront en priorité dans votre esprit?
Bien sûr, les matches à Yverdon et contre Bellinzone sur la route de la promotion. Puis celui contre Young Boys au printemps dernier lorsque nous avons gagné malgré mon expulsion et celle de Carlos. Avec la charge émotionnelle liée à mon retour, cette rencontre était à la fois spéciale et capitale pour relancer l'équipe vers l'Europe.
Après le dernier match de la saison dernière contre Bâle, vous aviez comparé le destin de Servette à «un roman de science-fiction». Trois mois plus tard, cette fiction vous rejoue un sale tour?
C'est le football. En mai, il n'y avait pas de logique à notre statut d'Européen. Aujourd'hui, il n'y a rien de logique à notre place de dernier. Mais attention, il y a en revanche des explications. Beaucoup d'explications. Moi, j'ai toujours aimé chercher le sens, trouver des solutions. Les vérités toutes faites n'existent pas. Sur notre situation actuelle, j'ai mes idées. J'ai identifié les moments où nous avons commis des erreurs.
On peut avoir des exemples?
Non, je ne préfère pas détailler.
Alors si on vous dit qu'au-delà des blessés et du calendrier chargé, un joueur comme Yartey n'a pas été remplacé?
Vous avez raison, chaque équipe vit beaucoup de ses grands joueurs. Mais d'un autre côté, un club doit toujours faire en sorte de pouvoir les remplacer. Cela dit, refaire l'histoire ne sert à rien car les difficultés de Servette dépendent d'une multitude de facteurs. Comme par exemple l'ouverture du score valable qui nous a été refusée contre Lucerne.
De quoi sera fait l'avenir de João Alves?
Je vais rester en Suisse, où ma famille m'a rejoint l'année dernière. Puis, après une petite pause, je serai prêt à relever le défi qu'on voudra bien me proposer. Vous savez, j'ai largement assez de force pour me relever.