ScandaleAmazon boycotté pour ses liens avec les néonazis
La colère gronde contre le géant de la distribution après des révélations sur les conditions de travail effrayantes dans ses centres logistiques allemands.
Appel au boycott et avalanche de critiques: Amazon essuie en Allemagne une véritable «Shitstorm» (lynchage sur internet et les réseaux sociaux) suite à un reportage dénonçant les conditions de travail dans ses centres logistiques.
L'enquête diffusée mercredi par la chaîne ARD affirme notamment que le géant du Net fait recours à une société employant des néonazis pour surveiller les salariés, et que ceux-ci, pour la plupart des étrangers, touchent des salaires inférieurs à ceux qui leur avaient été promis.
Nouvel esclavage
Depuis, la page Facebook de l'entreprise croule littéralement sur les commentaires tantôt sarcastiques, tantôt dégoûtés de clients allemands qui dénoncent une nouvelle forme d'esclavage, alors qu'une autre page appelle carrément au boycott du géant.
Une pétition en ligne sur change.org pour que les conditions de travail soient améliorées a déjà recueilli près de 20'000 signatures. Un éditeur allemand qui vend ses livres sur la plate-forme a pour sa part adressé une lettre ouverte au patron d'Amazon.
Le distributeur en ligne a eu beau rejeter vendredi ces accusations: un ministre allemand a appelé dimanche à une enquête sur les conditions de travail dans l'entreprise.
Codes de l'extrême droite
Le reportage diffusé mercredi soir sur la chaîne ARD montrait des intérimaires sur leur site d'hébergement, un village de vacances de la région de Hesse (ouest), encadrés par des vigiles en uniformes noirs portant des vêtements de la marque Thor Steinar prisée dans les milieux d'extrême droite. C'est précisément pour cette raison qu'Amazon Allemagne ne vend pas ces habits.
Selon ARD, Amazon sous-traite la surveillance de ses intérimaires sur leur lieu d'hébergement à une agence de sécurité, appelée H.E.S.S. Security.
«Nous contrôlons régulièrement nos prestataires de services extérieurs chargés de l'hébergement des saisonniers venus d'autres régions», a fait savoir Ulrike Stöcker, porte-parole du distributeur en Allemagne.
Main-d'œuvre espagnole
Le document télévisé dénonçait aussi les conditions de travail des intérimaires dans les centres logistiques d'Amazon, parmi lesquels de nombreux immigrés étrangers, notamment Espagnols qui ont quitté leur pays frappé par la crise pour travailler en Allemagne.
Selon ARD, des centaines de travailleurs, arrivés en Allemagne par bus, ont été l'objet de fausses promesses de salaires, leur rémunération effective étant inférieure de plus de 10% à celles annoncées. Mais Amazon a réfuté les chiffres avancés dans le reportage.
Amazon emploie 7700 salariés dans des centres logistiques en Allemagne. Des centaines d'intérimaires sont en outre embauchés de façon saisonnière.