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TélévisionAmazon lance sa 1re série «made in France»

Avec «Deutsch-les-Landes», sa première série produite en France, Amazon mise sur la comédie.

Marie-Anne Chazel et Christoph Maria Herbst à l'affiche de «Deutsch-les-Landes».

Marie-Anne Chazel et Christoph Maria Herbst à l'affiche de «Deutsch-les-Landes».

AFP

Amazon lance vendredi en France «Deutsch-les-Landes», sa première série produite dans l'Hexagone, une comédie à la «Bienvenue chez les ch'tis» avec laquelle elle espère séduire un public hexagonal friand d'humour.

A Jiscalosse, petit village imaginaire des Landes qui a vendu son château à une entreprise de Munich pour se désendetter, 200 salariés allemands débarquent du jour au lendemain, pour le meilleur et pour le pire...

Cette sorte de jumelage forcé est le prétexte à revisiter en mode cocasse les travers respectifs des Français (tels le «village d'Astérix») et de leurs envahissants voisins d'Outre-Rhin.

«Clash des cultures»

Un ressort scénaristique qui n'est pas sans rappeler «Bienvenue chez les Ch'tis», film qui jouait sur le choc des cultures entre méridionaux et nordistes, et qui ne doit rien au hasard : deux des scénaristes du blockbuster de Dany Boon, les ex-auteurs des «Guignols» Alexandre Charlot et Franck Magnier, ont participé à l'écriture de la série d'Amazon.

«Deutsch-les-Landes» est portée par un réjouissant trio d'actrices, Marie-Anne Chazel («madame la maire» de Jiscalosse), Sylvie Testud, et la franco-autrichienne Roxane Duran, au sein d'un casting transfrontalier. On y retrouve aussi Christoph Maria Herbst, pro de la comédie Outre-Rhin, efficace en cadre bavarois adepte du naturisme.

Marie-Anne Chazel a beaucoup apprécié l'expérience: «C'était une aventure, on s'est plongés dans quelque chose de nouveau, et on a fait des rencontres formidables», a-t-elle confié à l'AFP. Et, derrière le «clash des cultures» exploré par la série, «s'il y avait un message, c'est qu'il y a toujours moyen de s'entendre, tomber amoureux et s'aimer.» «On a tous des a priori, on en a ri, mais il y a beaucoup de tendresse dans ce qu'on stigmatise chez l'autre», renchérit Sylvie Testud.

«Un avant-goût» des projets d'Amazon

Cette coproduction franco-allemande (Newen/Bavaria), composée de 10 épisodes de 26 minutes, est la première série produite en France pour Amazon. En Allemagne, elle est déjà diffusée par Magenta, nouveau service de vidéo en ligne de Deutsche Telekom.

C'est un jalon important pour le géant américain de la vente en ligne, qui a lancé Prime Video en France il y a deux ans avec un catalogue quasi-exclusivement américain, et qui met les bouchées doubles pour acquérir et développer des contenus «made in France».

«C'est la première fois que nous fournissons à nos clients un programme français inédit, et ce n'est que le début ! Nous investissons massivement en France, dans des genres très différents, et nous travaillons avec beaucoup de créateurs, ce n'est donc qu'un avant-goût de ce que nous allons faire», promet Georgia Brown, responsable des productions originales d'Amazon en Europe.

Sans dévoiler les budgets, les formats et le calendrier de ces projets, elle explique que le modèle d'Amazon est de satisfaire en priorité les goûts des publics locaux (quand celui de son grand rival Netflix est plutôt de produire des séries européennes qui sont autant de potentiels hits mondiaux, à l'image de «Casa del Papel»).

«Donner à nos clients ce qu'ils veulent»

«Notre obsession, c'est de donner à nos clients ce qu'ils veulent. Nous avons une autonomie totale, dans chaque territoire, pour découvrir et cultiver ce qui intéresse les audiences localement», dit la responsable.

Le groupe veut aussi poursuivre sa stratégie d'acquisition de séries déjà diffusées sur des chaînes françaises, et assure qu'il continuera à travailler dans ce cadre avec France Télévisions (Amazon Prime diffuse notamment certaines de ses séries à succès comme «Capitaine Marleau», «Chérif» ou «Les rois maudits»), même si la dirigeante du groupe public, Delphine Ernotte, voudrait que le secteur audiovisuel français ait l'exclusivité sur ses créations.

«Il y a un changement de la consommation de la télévision donc cela me semble normal que les chaînes proposent de nouvelles modalités», mais «nous avons une relation d'acquisition avec la branche distribution de France Télévisions, et cela va continuer», souligne Isabelle Bertrand, qui gère les acquisitions de programmes chez Amazon en France.

(AFP)

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