Berne: Après la tempête, le malaise perdure au sein du PDC

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BerneAprès la tempête, le malaise perdure au sein du PDC

A Berne, les parlementaires du PDC n'étaient pas au courant du ton agressif de la campagne lancé par le parti suisse sur Internet.

Le PDC du Valais romand n'a pas goûté la formule de campagne du PDC Suisse. Son élu à Berne, Benjamin Roduit (PDC/VS)(à gauche sur la photo des candidats 2019) a fait part de son «mécontentement».

Le PDC du Valais romand n'a pas goûté la formule de campagne du PDC Suisse. Son élu à Berne, Benjamin Roduit (PDC/VS)(à gauche sur la photo des candidats 2019) a fait part de son «mécontentement».

Mardi dans la matinée, le groupe PDC du Conseil national montrait une belle unanimité pour défendre l'augmentation de la déduction fiscale par enfant de 6500 à 10 000 francs au plan fédéral. Ses 28 membres votaient comme un seul homme pour emporter la partie par 98 à 90 avec le soutien de l'UDC et du PBD.

Pas la culture du parti

Aujourd'hui, ce vote unanime cache mal le malaise qui règne dans les rangs PDC à cause de la campagne lancée par les instances du PDC suisse – campagne sur internet qui vise nommément des centaines de politiciens d'autres partis. «Cette stratégie nationale ne correspond pas à notre culture de parti cantonal majoritaire, écrit sur Facebook le conseiller national Benjamin Roduit (VS/PDC). J'ai fait part ce matin de notre mécontentement à la présidence du PDC Suisse.»

Controverse normale

Sera-t-il entendu ? Le président Gerhard Pfister (PDC/ZG) dit vouloir continuer cette campagne jusqu'au jour des élections, le 20 octobre: «On a discuté de cette opération au sein du parti dans divers gremiums avant de la lancer, explique-t-il. Maintenant, nous sommes dans une campagne et c'est normal qu'il y ait des réactions controversées.»

«On n'attaque pas les gens»

Mais pour bien des PDC, cette manière de faire ne correspond pas à l'ADN d'un parti, qui veut faire des ponts et qui se pare du «trait d'union» comme emblème. «Il y a des voix critiques, mais d'autres voix qui estiment que c'est normal, assume le président. Il n'y a pas d'attaques personnelles. Cette manière de faire permet de clarifier les positions du PDC par rapport aux autres partis. On ne s'attaque pas aux gens, mais on débat de leurs idées.»

Qu'on parle en bien...

Cela dit, de par ses positions centristes, le PDC souffre souvent d'un manque de visibilité. Une fois n'est pas coutume, il est au centre de l'attention. Qu'on en parle, en bien ou en mal, pourvu qu'on en parle, dit la formule. Mais c'est une situation tout à fait étrange, où ce sont les membres du PDC eux-mêmes qui font leur mea culpa auprès de leurs collègues pour une opération dont ils ignoraient tout. Le plus piquant est la mise en abîme que cela provoque. Le fait de se désolidariser de cette campagne, devient à son tour un argument de campagne!

Eric Felley

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