Cyclisme - «Arrête, tu es une machine»

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Cyclisme«Arrête, tu es une machine»

Dans un échange de messages entre Gino Mäder et Simon Pellaud, les deux Suisses ont parlé «échappées». Savoureux à relire, après le triomphe du Bernois.

Robin Carrel
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Robin Carrel
Gino Mäder a pu sabrer le champagne.

Gino Mäder a pu sabrer le champagne.

AFP

On le répète souvent, peut-être un peu trop souvent d’ailleurs, mais quelle chance on a, en Suisse, avec cette génération de coureurs… Après les exploits de Marc Hirschi, Stefan Küng, Stefan Bissegger et compagnie ces derniers mois, le cyclisme helvète a vécu des grands moments. Les fans de la petite reine au pays n’avaient plus vibré ainsi depuis les épopées de Fabian Cancellara.

En plus d’avoir des jambes puissantes, tous ces jeunes hommes ont la tête bien faite et ça non plus, il ne faut pas oublier d’en profiter. Pour ne rien gâcher, cette joyeuse troupe a plutôt tendance à bien s’entendre entre elle, pour avoir fait ses gammes avec Swiss Cycling ou dans les quelques équipes de niveau inférieur qui peuplent les pelotons en Helvétie.

On en a encore eu une preuve ce jeudi sur et autour des routes italiennes. Jeudi, Gino Mäder a réussi une échappée homérique, qui a réussi à faire oublier sa deuxième place rageante, pile deux mois auparavant, sur Paris-Nice. Primoz Roglic l’avait alors sauté sur la ligne et l’intégralité des suiveurs de la bicyclette en avait gardé un goût amer.

Et pourtant, le Bernois de 24 ans ne semblait pas particulièrement confiant, la veille de la première vraie arrivée en altitude du Giro 2021. Dans une discussion avec Simon Pellaud, un Valaisan estampillé «indécrottable baroudeur» et en tête du classement des coureurs les plus combattifs de ce Tour d’Italie, Mäder se plaignait de ne pas savoir comment s’extirper du peloton.

En expert de la chose - il est allé déjà deux fois à l’avant cette semaine - le plus Colombien des Valaisans s’est chargé de remonter son compatriote comme un coucou. «Arrête, tu es une machine. Quand c’est dur, tu es dedans facile», a répondu Pellaud, expert en faussage de compagnie.

Jeudi, en direction d’Ascoli Piceno, sous une pluie battante, c’était dur et le coureur de la Bahrain-Victorious était effectivement de la partie. «Je ne sais pas, on verra bien demain. Mais toi… P*****, t’as le sentiment (ndlr: le feeling) pour les groupes (ndlr: les échappées) toi?!» a rigolé Mäder, avant de prendre le bon wagon à son tour.

Dans la foulée, Pellaud lui répondait que c’était là «un des rares talents que je peux avoir»… Faux, il a aussi celui de motiver ses copains et peut-être un peu également des talents divinatoires.

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