Vevey (VD): Assassinat de St-Légier: la fille nie avoir tué sa mère

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Vevey (VD)Assassinat de St-Légier: la fille nie avoir tué sa mère

Le corps d'une femme avait été retrouvé dans un container dans une forêt à Corsier-sur-Vevey. Le procès du mari et de la fille s'est ouvert lundi.

par
ywe
L'homicide familial a eu lieu dans cette maison isolée des hauts de Saint-Légier (VD), en décembre 2016.

L'homicide familial a eu lieu dans cette maison isolée des hauts de Saint-Légier (VD), en décembre 2016.

Erwan LeBec

Tuée dans son domicile à Saint-Légier (VD) et retrouvée quatre mois plus tard par un promeneur dans une forêt à Corsier-sur-Vevey. C'est le triste sort d'une femme de 70 ans, abattue par son mari avec la complicité de la fille unique du couple. L'homme est détenu depuis ses aveux. Sa fille, elle, est à nouveau en liberté après avoir également passé plusieurs mois en détention. Sa responsabilité dans la mort de sa mère sera l'un des enjeux du procès qui s'est ouvert lundi matin devant le Tribunal criminel de l'arrondissement de l'Est vaudois. A-t-elle participé aux coups fatals, ou a-t-elle seulement aidé son père à dissimuler le corps?

«Il n'y avait plus rien à faire»

Entendue par la Cour, la prévenue a défendu la deuxième version. Lors de cette nuit fatale de décembre 2016, elle dit avoir été appelée par son père après que ce dernier s'était disputé avec sa femme. Arrivée sur les lieux, elle aurait découvert sa mère baignant dans son sang, sur le balcon. «J'ai cherché son pouls, essayé de trouver un souffle... mais il n'y avait plus rien à faire. J'ai pris son visage dans mes mains et l'ai embrassée sur la joue», a-t-elle raconté.

L'acte d'accusation dressé par la procureure montre une version différente des faits. L'accusée aurait été présente lors de toute la scène et aurait également frappé sa mère. Le médecin légiste, entendu sur son rapport d'autopsie, a rappelé que l'état de dégradation du cadavre, retrouvé quatre mois plus tard, ne permettait pas d'établir avec certitude quels coups ont provoqué la mort, ni ses causes exactes. Des fractures et des lésions ont par contre été observées.

Corps dissimulé et suicide simulé

La suite est peu contestée par la fille de la victime. Son corps a été ligoté en position foetale et dissimulé dans un container. Ce n'est que quatre jours plus tard que le duo, après des recherches d'un lieu idéal et après avoir nettoyé la scène du crime, a jeté le container dans la forêt. La femme a établi son récit, tordue par la douleur de ses souvenirs. «On voulait seulement glisser le container sous une corniche. Mais il a dévalé le ravin à toute vitesse, on entendait le craquement des arbres et des branches pendant la chute», a-t-elle témoigné, en pleurs. Le père et sa fille ont tenté de mettre en scène un suicide, abandonnant la voiture du couple au bord du Rhône. Jusqu'à la macabre découverte.

La fille de la victime a également été interrogée sur un environnement familial fait d'accès de violence de la mère, avec des «crises» et une consommation d'alcool qui pourrissaient sa vie et celle du mari. Ce dernier a abondé, parlant d'une femme avide de tout contrôler. Pris de violentes quintes de toux, l'homme âgé aujourd'hui de 81 ans a été ménagé le temps de l'audition d'un inspecteur chargé de l'enquête. Ce dernier a été attaqué par les avocats de la défense sur le contenu de ses rapports. La confrontation a donné lieu à de vifs débats.

Le duo est sur le bancs des accusés pour assassinat et atteinte à la paix des morts. L'audition du mari sur les faits aura lieu mardi.

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