Initiative populaireAssurance cantonale: P.-Y. Maillard monte au front
Malgré le rejet à l'échelle suisse, le conseiller d'Etat vaudois se dit convaincu qu'il faut activer un modèle d'assurance unique cantonale.

Le conseiller d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard se dit convaincu qu'il faut relancer une initiative populaire basée sur un modèle d'assurance cantonale publique.
Suite au rejet du National d'enterrer le moratoire des admissions de médecins, le président du Conseil d'Etat vaudois Pierre-Yves Maillard se dit convaincu qu'il faut relancer une initiative populaire basée sur un modèle d'assurance cantonale publique. Un texte est en circulation, annonce-t-il dans 24 heures.
«J'ai contribué à un texte d'initiative populaire qui essaie de tenir compte des échecs passés, en se fondant sur un modèle d'assurance cantonale publique, au moins pour ce qui relève de l'encaissement des primes», explique le ministre vaudois de la santé dans dans une interview publiée jeudi. Il faut que quelques figures alémaniques se saisissent de ce projet pour se l'approprier».
Il faut relancer une initiative populaire «pour déposséder les marchands de cette assurance sociale. Ils ne sont pas intéressés à maîtriser les coûts. Ils veulent juste prendre le pouvoir», estime Pierre-Yves Maillard.
18 cantons concernés
Pour le conseiller d'Etat, l'affaire n'est pas pliée. «Avec la Conférence des directeurs cantonaux de la santé, nous allons essayer de provoquer un nouveau débat aux Chambres fédérales avant la pause estivale». Il rappelle que dix-huit cantons recourent actuellement à cette clause du besoin visant les cabinets médicaux. «Il faudra aussi provoquer des débats dans les parlements cantonaux», relève le chef du Département de la santé et de l'action sociale (DSAS).
On a déjà vécu exactement la même situation d'absence de clause du besoin entre le 1er janvier 2012 et le 30 juin 2013, rappelle Pierre-Yves Maillard. «Pendant cette période, j'ai signé de ma main plus de 500 autorisations de pratiquer pour de nouveaux médecins. Alors que j'en avais signé 220 dans les 18 mois qui ont précédé, qui étaient eux, couverts par la clause du besoin. Et dans les 18 mois qui ont suivi sa réintroduction, on est redescendu autour des 240-250 autorisations.
Impact sur les coûts
Ces 300 médecins arrivés grâce à la levée de la clause du besoin viennent essentiellement de l'Union européenne et sont principalement des spécialistes. Sur les 300, à peine 50 sont des généralistes, remarque le président du gouvernement.
En termes de coûts, leur arrivée s'est traduite par «un impact net de près de 100 millions sur le canton de Vaud. Sur les primes, c'est quinze francs par mois par assuré, plus d'un millier de francs pour une famille de quatre personnes par année», a calculé Pierre-Yves Maillard.
«Ca, c'est le résultat de ces 18 mois sans clause du besoin, qui ont fait remonter des coûts bien maîtrisés avant 2012. Voilà le prix de la folie votée vendredi. Voilà ce qui nous attend à nouveau dès juillet 2016», déplore le chef du DSAS.