ParisAttaque au couteau: complices recherchés
Les forces de l'ordre ont effectué une perquisition chez un ami de Khamzat A., l'auteur de l'attaque au couteau qui a fait un mort à Paris samedi soir. Ils ont emmené un homme.
L'attaque au couteau de samedi à Paris a été commise par un Français né en Tchétchénie.
Les enquêteurs français s'efforçaient lundi de mettre au jour les éventuelles complicités dont a pu bénéficier Khamzat Azimov, le jeune homme d'origine tchétchène qui a semé la terreur et tué un homme samedi soir en plein Paris, une attaque au couteau revendiquée par le groupe djihadiste, Etat Islamique.
Khamzat Azimov, abattu par des policiers juste après l'attaque, est né en novembre 1997 en Tchétchénie, république musulmane russe du Caucase, théâtre de deux guerres dans les années 1990 et 2000.
Tôt dimanche, les parents de l'assaillant ont été placés en garde à vue. Les chambres que la famille louait dans un meublé à Paris, ont été perquisitionnées, sans qu'«aucun élément incriminant» n'ait été trouvé, selon une source proche du dossier.
Fiché S
Sans antécédent judiciaire, le jeune homme, naturalisé français en même temps que sa mère en 2010, figurait depuis 2016 sur le fichier «S» des services de renseignement français. Le fichier «S» (risque d'atteinte à la «Sûreté de l'Etat») regroupe plus de 10'000 personnes dont pour moitié environ des islamistes radicaux ou des individus pouvant avoir un lien avec la mouvance terroriste.
Il était également inscrit au FSPRT, le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation islamiste, mais «plutôt» en raison de «ses relations» que de «son propre comportement, ses agissements et prises de position», selon une source proche du dossier.
Dimanche, un de ses amis, âgé de 20 ans également, a été interpellé et placé en garde à vue à Strasbourg (est), ville où la famille Azimov a vécu plusieurs années avant d'arriver à Paris, selon une source judiciaire. Une perquisition a été effectuée dans l'après-midi au domicile de ce proche et un ordinateur a été saisi.
«Il voulait faire sa vie»
Contrairement à Khamzat Azimov, son ami «avait un comportement particulier. Il était en contact avec la Syrie, il voulait partir. Mais après le bac, il était sorti de tout ça, il voulait faire sa vie», a raconté un ancien camarade de lycée des jeunes gens.
Khamzat Azimov avait été «entendu il y a un an par la section antiterroriste de la brigade criminelle car il connaissait un homme lui-même en lien avec quelqu'un parti en Syrie», a indiqué une source proche de l'enquête.
Un passant français, âgé de 29 ans, a été tué et quatre personnes blessées par le jeune homme armé d'un couteau muni d'une lame de 10 centimètres, samedi peu avant 21H00 près de l'Opéra Garnier à Paris, dans un quartier touristique de restaurants et théâtres. Les blessés, âgés de 26 à 54 ans, sont hors de danger, selon le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
«Tire, tire, je vais te planter»
L'agresseur s'est dirigé vers les policiers arrivés rapidement sur les lieux et les a menacés en criant «Tire, tire, je vais te planter», selon des sources policières. Un agent a fait usage d'un pistolet à impulsion électrique pour le maîtriser, sans succès. Puis un deuxième policier lui a tiré dessus à deux reprises, le blessant mortellement.
Le groupe djihadiste, Etat islamique (EI) a rapidement revendiqué l'attaque et diffusé dimanche une vidéo sur laquelle un jeune homme présenté comme l'auteur de l'attentat prête allégeance à l'organisation djihadiste, .
«La France paye une nouvelle fois le prix du sang mais ne cède pas un pouce aux ennemis de la liberté», avait réagi samedi soir le président Emmanuel Macron sur Twitter.
«C'était glaçant»
«C'est triste de voir l'attaque terroriste à Paris. À un moment donné, les pays devront ouvrir les yeux et voir ce qui se passe réellement (...) Des changements doivent être apportés à notre processus de réflexion sur le terrorisme», a tweeté dimanche soir Donald Trump.
«Nous sommes solidaires du peuple français et de son gouvernement contre cet acte terroriste brutal et promettons toute l'aide nécessaire», lit-on dans le communiqué de la présidence des Etats-Unis. Cet attentat «ne fait que renforcer la détermination de la coalition internationale à vaincre» l'Etat islamique et d'en «faire cesser l'existence», ajoute le communiqué.
Des témoins ont raconté une attaque qui les a saisis d'effroi. L'agresseur «s'est approché calmement, ça contrastait avec la panique qu'il y avait autour de lui, les gens qui criaient et couraient. Il a dit Allah Akbar , deux fois, tout doucement, c'était glaçant», a confié à l'AFP Romain, 34 ans.
Cette attaque porte à 246 le nombre de victimes tuées dans des attentats sur le sol français depuis 2015 et intervient alors que la France vit sous une constante menace terroriste. Paris fait partie de la coalition militaire internationale intervenant en Syrie et Irak contre l'EI.