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Euro 2012Attention, les «wags» débarquent

Les compagnes des Anglais sont attendues en Pologne, où loge la sélection de Roy Hodgson. La tension monte.

Julien Caloz
par
Julien Caloz
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Alex Curran est la femme de...

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Steven Gerrard.

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Toni Poole est l'épouse de...

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La Ville de Cracovie sait recevoir. Elle vient de publier un guide touristique destiné spécialement aux compagnes des joueurs anglais. On y trouve des informations sur les monuments, mais aussi et surtout les adresses des lieux branchés (boutiques de luxe, restaurants étoilés, etc.) de la cité polonaise.

Les Wags, attendues dès aujourd'hui dans les cinq-étoiles de la région, pourront ainsi préserver un statut social chèrement acquis chez Harrods. Selon une étude menée par la journaliste people Flavia Bertolini, elles dépenseraient chaque année plus de 300?000?francs. Un budget dilapidé de manière inégale entre les crèmes autobronzantes (3355 fr./an), les chaussures Louboutin (11?900 fr./an) ou encore les montres de marque (74?000 fr./an).

Mme Lampard en vedette

Le montant de la facture inquiète pourtant moins les dirigeants britanniques que les répercussions néfastes que peut engendrer l'irruption des épouses dans le quotidien de la sélection anglaise.

En 2006 lors du Mondial en Allemagne, le déplacement des Wags avait provoqué un afflux massif de paparazzi et cristallisé les débats en conférence de presse. La prestation de Frank Lampard sur le terrain était moins débattue que celle de sa compagne sur une table de la discothèque Maxi, entonnant «I Will Survive» au petit matin.

Il faut dire que la fédération avait bien involontairement encouragé la stérilité des débats en plaçant les femmes des joueurs dans les hôtels réservés aux journalistes anglais. Tout ce petit monde se croisait ainsi au petit-déjeuner, certains sur le chemin du boulot, d'autres sur celui du lit.

Punis en Afrique du Sud

Quatre ans plus tard en Afrique du Sud, les responsables de la sélection éteignaient la musique et «punissaient» les joueurs en les isolant dans un vaste complexe de Rustenburg.

John Terry trouvait le temps long, Wayne Rooney celui de se plaindre: «Quand tu es dans ta chambre à 14?h, tu t'embêtes, forcément. Et puis la routine s'est installée: déjeuner, entraînement, repas, sieste, repas.» Le défenseur central Rio Ferdinand évoquait un «ennui légitime», qu'il tentait de tromper «en nageant ou en jouant aux cartes».

Sensible aux critiques, la Fédération anglaise organisait en urgence une journée de golf et un safari, sans pour autant que le moral des troupes ne s'en trouve amélioré. «Le sélectionneur Fabio Capello a interdit la présence des familles car il ne voulait surtout pas revivre le cirque de 2006 en Allemagne. Il ne changera pas d'avis, même si plusieurs joueurs estiment que l'interdiction totale n'est pas la solution», livrait alors l'envoyé spécial du quotidien The Guardian, Owen Gibson.

En Pologne cette année, «beaucoup de choses ont changé, constate aujourd'hui Gary Neville, sélectionneur adjoint. La fédération a tiré les leçons du passé. (…) Nous nous sommes aperçus que cela ne servait strictement à rien d'isoler les joueurs. Ils doivent vivre normalement. Ils peuvent donc très bien aller en ville pour faire du shopping ou boire un café avec leur épouse.»

Les règles de conduite ont été assouplies depuis la nomination du sélectionneur Roy Hodgson, le 1er mai dernier. «Le quotidien des joueurs ne doit surtout pas être bouleversé durant le tournoi», motive l'ancien sélectionneur de l'équipe de Suisse.

«Pire que des chiens»

La femme de Wayne Rooney, Coleen, rejoindra le buteur de Manchester United aujourd'hui en Pologne. Elle y retrouvera les compagnes de Joe Hart, d'Andy Carroll et de John Terry et se déplacera ensuite entre Kiev (Suède?-?Angleterre, vendredi) et Donetsk (Angleterre?-?Ukraine, mardi).

La multiplication des déplacements a découragé de nombreuses épouses restées au pays. Elles n'ont pas oublié qu'en 2006 Mme Beckham avait alerté l'opinion publique sur les conditions de voyage «déplorables» qui lui avaient été réservées. Le jet privé affrété pour les familles des joueurs avait été retardé au retour d'une rencontre entre l'Angleterre et la Suède, disputée à Cologne. La femme du milieu de terrain britannique était alors intervenue auprès de la Fédération anglaise, estimant que «les chiens étaient mieux traités».

Mais la comparaison ne tient plus cette année. Les autorités ukrainiennes ont massacré des milliers de chiens errants avant le début de l'Euro.

LES WAGS

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