FootballAucune raison de paniquer
Malgré l’ampleur de sa défaite à Thoune et une fatigue évidente, Servette reste le favori pour la quatrième place.
- par
- Mathieu Aeschmann

LM
C’est un fait, Servette a explosé à Thoune (1-5) et il y aurait une forme de logique à en conclure que les Genevois, à bout de forces, vont se faire coiffer au poteau dans la course à l’Europe. Alain Geiger l’a concédé mercredi soir avant de quitter la Stockhorn Arena: son «équipe est fatiguée». Elle n’est pas la seule. Le Saint-Gall de Peter Zeidler aussi paie sa générosité. Faut-il en déduire que Grenat et Brodeurs vont vivre un même dénouement frustrant?
Méfions-nous de ce parallèle tentant. En effet, Saint-Gall s’est fait corriger par Bâle (0-5) en alignant son équipe type alors que, dans le même temps, Servette devait bricoler dans des proportions inédites. Jugez plutôt. Avec Vouilloz et Mazzolini, à la place de Sasso et Iapichino (blessés), 50% de sa défense alignée à Thoune découvre la Super League (premier match pour Mazzolini). De plus, les absences conjuguées de Cognat, Tasar et Imeri privaient Alain Geiger de toutes ses options au poste de milieu gauche (Gaël Ondoua fut envoyé au front, dans un rôle contre nature).
Est-ce possible de gagner contre une équipe en forme de Super League avec une défense inédite et inexpérimentée en plus d’un flanc gauche qui n’en est pas un? Assurément non. Vingt minutes suffirent, mercredi soir, pour étaler cette évidence. Or cet aveu de faiblesse est exactement ce qui doit donner confiance aux Genevois. Pourquoi? Parce que dimanche, contre Xamax, Timothé Cognat sera de retour; ce qui veut dire qu’en attendant des (bonnes?) nouvelles de l’infirmerie, les Grenat pourront au moins rééquilibrer leur attaque. Tout sauf un détail.
Ce Servette-là vit en effet de la menace que ses élans offensifs font planer sur les défenses adverses. Il aime trop le jeu pour devenir gestionnaire. «Allez, on continue à jouer», hurlait par exemple Gaël Ondoua, mercredi peu après l’heure de jeu. Thoune menait alors 4-1 et le Camerounais entretenait la fougue amenée par les gamins Alves et Adjini. Cet encouragement n’est pas un réflexe anodin, surtout au cœur d’un match cauchemar. Il raconte d’abord que les Servettiens savent quelle équipe ils sont. Mais aussi qu’ils avaient assez de recul, malgré la frustration du moment, pour prendre cette dernière demi-heure thounoise comme une occasion de progresser.
Avec une telle mentalité et le retour de quelques cadres, Servette n’a aucune raison de paniquer. Il conserve toutes les cartes en main pour marquer les points – quatre, six? - qui le sépare de l’Europe. Et prouver que la fessée reçue dans l’Oberland n’était qu’un accident de parcours.
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