Jambes interminables, yeux de chat et la fraîcheur de ses 15 ans: la Romande Audrey Bousquet cumule les atouts pour mettre le monde de la mode à ses pieds. A se demander comment l'adolescente, de mère jurassienne et de père bernois aux origines martiniquaises, n'avait pas été repérée avant. Oubli réparé: Audrey Océane Bousquet, née le 5 mars 1998, a remporté la semaine dernière la finale helvétique du plus prestigieux concours de mannequins du monde, l'Elite Model Look, ainsi qu'un contrat chez Option Model Agency, représentant d'Elite en Suisse. En novembre, elle s'envolera, avec un parent, pour la Chine afin de concourir à la finale internationale. A la clé, une carrière de top model garantie par l'agence Elite. En 2009, la Bernoise Julia Saner remportait le titre. Malgré le succès, elle a mis un terme à sa carrière l'an dernier.

Mais en attendant, pas de précipitation: «J'ai repris l'école au lendemain de la finale à Zurich. Jusqu'en novembre, rien ne va vraiment changer. Ensuite on avisera», ose Audrey de sa voix encore timide. Si ce n'était pour le bal incessant des journalistes venus l'interviewer, elle n'aurait pas réalisé que sa vie était peut-être sur le point de changer. «Comme je viens de commencer les cours en matu sociale à Neuchâtel, aucun de mes nouveaux camarades n'est au courant de ma victoire», confie Audrey, assise sur la terrasse de la maison familiale, à Chules (BE), où elle et sa sœur aînée, Morgane, 18 ans, ont eu la chance de suivre leur scolarité obligatoire en allemand. «On est bilingue», se réjouit Audrey Bousquet, qui maîtrise aussi le suisse allemand et parle bien anglais. Tout en douceur, ses gestes délicats et élégants non sans rappeler ceux d'une autre Audrey, Hepburn, la jeune fille raconte la naissance de son rêve: «J'ai eu envie d'être modèle il y a 2 ans. Pas pour être célèbre mais pour porter de beaux vêtements, voyager et rencontrer des gens.» L'envie de tenter sa chance au Elite Model Look avec son 1,80 m et ses mensurations 86-63-89 ne s'est pas fait attendre: «Ma mère me trouvait trop jeune, alors j'ai dû patienter.» Ses parents veillent à ce que leur fille soit accompagnée dans cette aventure: «Audrey a du caractère et nous lui faisons confiance mais elle n'a que 15 ans.»

Du coup, l'adolescente se rend au casting de Berne en février, avec ses parents et Morgane. Les organisateurs encouragent cette dernière à s'inscrire également. Elle sera sélectionnée (lire encadré) mais sa route s'arrêtera aux portes de la finale. «Il n'y a aucune jalousie entre nous. On est extrêmement complices», disent-elles de concert. Ce concours, la famille l'aborde avec décontraction, comme un jeu. «Je ne voulais pas être déçue, explique Audrey. Le soir de la finale, je n'y croyais plus. J'étais un peu démotivée parce que je pensais que le jury faisait plus de commentaires sur les autres que sur moi. Quand ils ont annoncé la gagnante, je n'ai pas compris. Je n'ai réalisé que lorsque les autres candidates m'ont prise dans leurs bras», rit-elle.

Face aux challenges qui l'attendent, Audrey, qui se destine à être enseignante en primaire, reste calme et affiche une étonnante maturité. «Je prends un jour après l'autre. Pour l'instant, priorité à mes études. Et si le métier de mannequin devait ne pas me plaire, j'arrêterai.» Pour entretenir sa ligne, pas de souci non plus: «J'ai toujours été fine. Je joue au basket. Je cours aussi avec mon père. Et nous avons toujours eu une alimentation équilibrée à la maison.» Sourire en coin d'Audrey qui concède toutefois «ne pas être fan des fruits». Son péché mignon: les bonbons et les M&M's. «Avec elle, si vous en laissez traîner, vous ne les retrouverez plus!» avertit sa sœur. Le modèle d'Audrey? Adriana Lima, le top de Victoria's Secret, «parce qu'elle est partie de rien». Et l'acteur fétiche de la jeune célibataire? Johnny Depp, qui vient de souffler ses 50 bougies. «Il est drôle et très bon acteur.» Ce qui lui déplaît? «Les gens plus grands que moi! lance-t-elle dans un éclat de rire. A part papa qui fait 1,91 m.» En escarpins, Audrey le dépasse désormais: «Il faudra que je m'habitue!» soupire-t-il.