Publié

MusiqueAvant, c'était la Dolce Vita

Le mythique club de Lausanne s'offre une rétrospective pleine de grain avec un bouquin et une exposition. Des habitués racontent leur Dolce Vita.

par
Caroline Piccinin

Plantons le décor: la Dolce Vita, c'est le club où tout le monde raconte qu'il a vu les Red Hot Chili Peppers avant que Kiedis ne soit couvert de tatouages. L'endroit emblématique des nuits lausannoises de 1985 à 1999, la «Dolce» pour les intimes, suscite autant de récits qu'une légende urbaine. Pour ma part, je n'y suis jamais allée. Que ce soit dit. Mais, adepte ou non, on y est attaché sans trop savoir pourquoi. On imagine donc bien ce que peuvent ressentir ceux qui l'ont vécue et la racontent dans le livre «Dolce Vita - a music club» aux Editions L'Age d'Homme.

Des souvenirs à la pelle

A la tête de cet ouvrage collectif, on retrouve Blaise Duc, Marc Ridet et Stephan «Mandrax» Kohler, acteurs de la première heure. Le trio a œuvré pour inhumer des quintaux de souvenirs illustrés par plus de 200 photos prises notamment par Yves Leresche. Les artistes, connus et moins connus, y apparaissent souvent visages presque poupons. Certains ne sont plus, tel Alain Bashung, dont on regarde le cliché avec émotion.

Ont également été récoltés, moult témoignages des personnalités qui ont côtoyé et aimé les murs du 30 rue Dr César-Roux. Parmi eux, Fernand Melgar, Pierre Keller, Philippe Djian, Stephan Eicher ou Jean-Marc Richard.

Une image forte

L'illustrateur lausannois Mix & Remix a œuvré pendant les quinze ans de vie de l'endroit avec son style qui se mariait parfaitement à celui du graffeur venu de New York, Keith Haring. A eux deux, ils ont marqué au fer rouge l'identité visuelle du club qui recevait la jeunesse du mouvement Lôzane Bouge. Entre révolte sociale, défonce, amour de la musique et amour tout court, à la naissance des années sida, terrible fléau qui décimera une partie de ceux qui ont fait vivre ce club qui restera visiblement éternel. Même si Pierre Keller exprime que «ce qui s'est passé à la Dolce, devrait rester à la Dolce», nous, on est content de ces témoignages, livrés à cœur ouvert. Un peu comme si on avait pu sauter dans une machine à remonter le temps, pour se retrouver coincé au milieu d'une foule moite entre les bières, les décibels et les volutes de clopes. «Punk is not dead» qu'ils disaient…

Infobox

Ton opinion