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MALIBamako souhaite organiser des élections en juillet

Les responsables maliens ont réitéré vendredi leur volonté d'organiser des élections en juillet, en recevant le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.

Le Premier ministre malien Diango Cissiko et Laurent Fabius, à Bamako.

Le Premier ministre malien Diango Cissiko et Laurent Fabius, à Bamako.

AFP

Le ministre français est venu prendre le pouls politique à Bamako à un mois de l'amorce du retrait militaire de Paris fin avril.

«Nous espérons que les conditions seront très bientôt réunies pour nous permettre d'organiser ces élections et en finir d'ici le 31 juillet. C'est un pari. Mais c'est un engagement fort du gouvernement malien», a déclaré le premier ministre Diango Cissoko à l'issue d'un entretien avec Laurent Fabius.

«Nous avons nos responsabilités: construire un environnement cohérent pour le dialogue et pour que la confiance, l'unité et la paix reviennent», avait auparavant affirmé le ministre des Affaires étrangères Tiéman Coulibaly.

La veille de l'arrivée de Laurent Fabius, le ministre malien de l'Administration du territoire, Moussa Sinko Coulibaly, avait affirmé n'avoir «aucun doute par rapport» au calendrier de juillet.

Réconciliation

Paris et la communauté internationale engagée au Mali, dont l'ONU, qui devrait déployer une force de maintien de la paix en juillet, la MISMA, la force africaine déployée au Mali, insistent sur la nécessité d'un régime légitime à Bamako. Ils comptent sur l'effet d'entraînement que pourrait avoir un scrutin pour avancer dans la réconciliation.

«La communauté internationale a les yeux braqués sur vous», a lancé Laurent Fabius à ses interlocuteurs maliens. «Rétablir la sécurité, c'est essentiel, mais le dialogue et la démocratie aussi, et c'est sur vos épaules que cela repose», a insisté le ministre. Il a estimé «techniquement et politiquement faisable» d'avoir un «président légalement élu en juillet».

Beaucoup font pourtant part de leur scepticisme sur la tenue d'élections dans un délai aussi serré, en raison notamment de l'instabilité persistante dans le Nord, et du problème des quelque 400'000 déplacés et réfugiés.

Vote des réfugiés

Mais le ministre de l'Administration du territoire a expliqué que le Mali avait décidé d'inscrire «les déplacés dans les bureaux de vote de leur choix» afin de leur permettre de participer au scrutin. Il a ajouté que Bamako était en contact avec les pays voisins (Mauritanie, Algérie, Niger...) pour voir comment permettre aux réfugiés de voter en juillet.

Le régime de transition à Bamako a été mis en place en avril 2012 après le retrait du pouvoir de militaires putschistes qui avaient renversé le président Amadou Toumani Touré. Le coup d'Etat a favorisé la prise de contrôle du nord du pays par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique, conduisant Paris à intervenir militairement en janvier lorsque les jihadistes ont menacé de descendre vers le Sud.

(ats)

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