Hockey sur glaceBeauregard: «Un de mes amis d’enfance joue à Viège»
Le nouvel attaquant québécois du HC Sierre a tissé des relations insolites avec le hockey suisse dès le plus jeune âge. Interview, comme il le dit, d’un «petit bonhomme énergique».
- par
- Emmanuel Favre
Anthony Beauregard est le meilleur compteur de la East Coast Hockey League.
Anthony Beauregard, on parie que vous allez nous dire que vous avez toujours rêvé de jouer en Suisse…
(Rires) Oui, c’est ça! Mais je ne le dis pas pour vous faire plaisir. Je le dis parce qu’il s’agit de la vérité.
Bien sûr!
La semaine dernière, lorsque j’ai annoncé à mes parents que je jouerai pour le HC Sierre la saison prochaine, ma maman a retrouvé un travail scolaire que j’avais effectué quand j’avais 8 ans. J’avais écrit que j’ambitionnais de devenir hockeyeur professionnel en Suisse.
A 8 ans? Mais que connaissiez-vous de notre pays?
J’en avais une image idyllique, véhiculée par un jeune hockeyeur suisse qui prenait part à des camps d’entraînement au Québec et qui était logé chez des amis de ma famille. Quand il me parlait de son pays, il me fascinait et me donnait l’envie de le découvrir.
Qui était ce joueur?
Il s’appelle Makai Holdener.
Attaquant du HC Viège, Makai Holdener est un ami d’’enfance d’Anthony Beauregard.
Le monde est petit. Savez-vous que Makai Holdener porte le maillot de Viège? Et qu’un match Sierre – Viège, c’est un peu notre Canadien de Montréal-Nordiques de Québec, une histoire de rivalités?
Oui, lorsque j’ai appelé Makai pour l’informer que je serai en Suisse la saison prochaine, il me l’a expliqué. Il a ajouté qu’on sera potes à l’extérieur de la patinoire, mais qu’ il n’y aura pas place pour l’amitié sur la glace. J’aime ça, j’ai hâte.
Anthony, à Sierre, vous remplacez Guillaume Asselin, qui a été éclatant en 2020-2021. Le connaissez-vous?
Je connais le hockeyeur car nous avons eu l’occasion de nous affronter à plusieurs reprises sur différents circuits. Mais je ne connais pas l’homme.
‹‹Comme Guillaume, j’ai toujours mis l’équipe au centre de mes préoccupations.››
Vous avez un parcours similaire. Vous avez été dominants en Ligue de Hockey Junior du Québec, ignorés au repêchage de la NHL et sacrés meilleurs joueurs universitaires canadiens. Mais avez-vous le même profil sur la glace?
Je le crois, même si je suis surtout un passeur, quand bien même mon lancer s’est bien amélioré ces dernières années. Comme Guillaume, j’ai toujours mis l’équipe au centre de mes préoccupations. Depuis toujours, je préfère être crédité d’une mention d’aide plutôt que d’un but. Travailler pour les autres, c’est ce qui me transcende.
Vous mesurez 1,70 m. Un handicap?
Non! Je ne suis pas bien grand, pas bien gros. Je suis un petit bonhomme, mais j’ai développé d’autres qualités. Je suis énergique, fougueux et je ne redoute pas d’effectuer des mises en échec.
Mario Durocher, qui fut votre entraîneur à Val-d’Or, nous a dit que vous étiez la définition du joueur d’équipe. Vrai?
Oh oui! Je me sens l’âme d’un leader et j’adore carburer à la pression. J’adore aussi nouer des relations avec les partisans et leur procurer des émotions.
‹‹Je connais bien Eric Castonguay. On s’entraîne ensemble chaque été.››
Anthony Beauregard, avec le maillot de Wichita, son club actuel en East Coast Hockey League.
Que savez-vous du futur environnement sierrois?
Déjà pas mal de choses. Je connais bien Eric Castonguay, l’autre attaquant québécois du club. On s’entraîne ensemble chaque été. Il m’a dressé un bon portrait du club.
En Swiss League, la pression sur les joueurs importés est grande. Vous allez devoir produire…
Cela tombe bien, car mon but est de faire la différence, de changer le cours des parties.