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Crise de la detteBerlusconi s'en prend à l'euro, l'austérité et l'Allemagne

L'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi s'en est pris jeudi à l'euro, aux fonds de secours européens, aux politiques d'austérité adoptées en Europe, allant jusqu'à affirmer que "si l'Allemagne sortait de l'euro, ce ne serait pas une tragédie".

Silvio Berlusconi: «Le climat d'incertitude et de peur nous appauvrira de plus en plus avec une crise dont on ne voit pas la fin.»

Silvio Berlusconi: «Le climat d'incertitude et de peur nous appauvrira de plus en plus avec une crise dont on ne voit pas la fin.»

AFP

Le "Cavaliere" sort de sa réserve et s'en prend à l'euro, les fonds de secours européens et le gouvernement Merkel.

"La grande tromperie ce n'est pas le gouvernement technique (actuel de Mario Monti, ndlr), ni ce qui est en train de se passer en Italie, la grande tromperie c'est l'euro", a affirmé Silvio Berlusconi qui assistait à la présentation du livre d'un de ses lieutenants.

Interrogé à propos d'une reconduction de Mario Monti à la tête du gouvernement après les législatives du printemps 2013, Silvio Berlusconi a répondu de façon assez vague: "il y aura les élections" mais "on ne sait pas encore comment on votera", a-t-il dit en allusion à la législation électorale que le parlement est en train d'essayer de changer.

76 ans

Malgré des pressions de son entourage, le "Cavaliere" qui fêtera ses 76 ans samedi, laisse planer le suspense depuis l'été sur son éventuel retour au premier plan politique comme candidat du centre droit au prochain scrutin national.

Concernant l'euro, Silvio Berlusconi a affirmé que pour l'Italie, cela a été "un suicide d'accepter un taux de change de 1927 lires" à son entrée dans l'Union monétaire européenne.

Le "Cavaliere" a souligné aussi que la principale mission de la Banque centrale européenne (BCE) était d'éviter l'inflation parce que l'Allemagne avait été traumatisée après la Première Guerre mondiale, à l'époque de la République de Weimar, par une inflation galopante et "par la régression de son économie, qui ouvrit la porte à Hitler et au nazisme". "C'est pour cela que la Bundesbank et (Angela) Merkel ont dans leurs racines la terreur de l'inflation", a-t-il ajouté.

Il a critiqué plus généralement les politiques d'austérité en Europe, estimant que "le climat d'incertitude et de peur nous appauvrira de plus en plus avec une crise dont on ne voit pas la fin". Selon lui, en Italie, "les commerçants de toutes les villes se plaignent d'avoir perdu de 20 à 40% de leurs recettes".

(AFP)

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