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Affaire du Crédit LyonnaisBernard Tapie dénonce «un complot»

L'homme d'affaires, mis en examen pour «escroquerie en bande organisée», a affirmé lundi soir à France 2 que l'enquête sur la sentence arbitrale dont il a bénéficié à propos de la vente d'Adidas était «un complot».

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Bernard Tapie était l'invité de David Pujadas sur France 2. (1er juillet 2013)

Bernard Tapie était l'invité de David Pujadas sur France 2. (1er juillet 2013)

Reuters
Bernard Tapie arrive sur le plateau de France 2. (1er juillet 2013)

Bernard Tapie arrive sur le plateau de France 2. (1er juillet 2013)

Reuters
Bernard Tapie. (1er juillet 2013)

Bernard Tapie. (1er juillet 2013)

Reuters

Bernard Tapie, mis en examen pour escroquerie en bande organisée, a jugé lundi sur France 2 que c'est l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy qui était visé par l'enquête judiciaire sur l'arbitrage dont l'homme d'affaires a bénéficié à propos de la vente d'Adidas. «On a essayé de l'accrocher. C'est lui qu'on visait dans les faits», a affirmé Bernard, qui s'est dit victime d'un «acharnement médiatique».

A la question de savoir qui avait pris la décision de recourir à l'arbitrage, Bernard Tapie a répondu: «Mme Lagarde», ministre de l'Economie de l'époque.

Et «il n'est pas pensable, aucunement, que (Nicolas Sarkozy) n'ait pas donné son feu vert. Il a forcément donné son feu vert», a encore dit Bernard Tapie.

Lors de sa première interview depuis ses 96 heures de garde à vue la semaine dernière, Bernard Tapie a estimé qu'une telle durée de garde à vue était «excessivement rare» en matière financière, mais «moins difficile à vivre que les cinq semaines que les médias (lui) ont fait vivre» auparavant. «Je n'avais jamais vu un tel acharnement», a-t-il dit.Interrogé sur ses liens avec l'un des arbitres, Pierre Estoup, également mis en examen pour «escroquerie en bande organisée», Bernard Tapie a soutenu qu'il ne le connaissait pas, donnant comme preuve le fait d'avoir écrit Estoupe et non Estoup dans la dédicace d'un livre qu'il lui avait adressé.

«Il y a deux France»

Pour l'homme d'affaires, l'enquête serait un «complot» le visant. «Oui Monsieur, c'est un complot!», a lancé Bernard Tapie visiblement énervé au présentateur David Pujadas, qui l'interrogeait sur ce point.

Et d'ajouter: «Je vais vous l'expliquer, c'est très simple. Le soir de la victoire de la Coupe du monde de foot (par la France en 1998), qui a été gagnée par une équipe dans laquelle il y avait plus de la moitié qui était des Marseillais, j'ai essayé d'avoir une invitation pour la finale (...) J'ai pas eu le droit à une invitation. Et Didier Deschamps, quand on lui remet le trophée, la première déclaration il dit +cette Coupe du monde on la doit à Bernard Tapie+. Il y a deux France, Monsieur, celle de ceux qui ont le droit, et celle de ceux qui n'ont pas le droit».

Les juges d'instruction chargés de l'enquête soupçonnent l'arbitrage, grâce auquel Bernard Tapie s'était vu octroyer 403 millions d'euros pour solder le litige sur la vente d'Adidas, d'avoir été truqué au profit de l'homme d'affaires de 70 ans.Ils ont mis en examen cinq personnes, autant de profils différents impliqués dans ce qu'ils interprètent comme une «escroquerie en bande organisée».

Outre Bernard Tapie et son avocat Maurice Lantourne, sont poursuivis un des trois arbitres, Pierre Estoup, l'ex-président du Consortium de réalisations (CDR, organisme sous tutelle de l'Etat chargé du passif du Crédit Lyonnais) Jean-François Rocchi, et Stéphane Richard, l'ex-directeur de cabinet de l'ancienne ministre de l'Economie Christine Lagarde.

La patronne du Fonds monétaire international (FMI) a échappé fin mai à une mise en examen, en sortant avec le statut de témoin assisté de son audition par le Cour de justice de la République (CJR).

(AFP)

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