Amnistie fiscaleBerne a récupéré 245 millions d'arriérés d'impôts
En 2011, durant la deuxième année de l'amnistie fiscale lancée par la Confédération, la somme d'arriérés d'impôts récupérés a augmenté, malgré une baisse du nombre des contribuables repentants.

Comme l'année précédente, Genève a réalisé une excellente affaire: 263 contribuables se sont dénoncés spontanément, contre 319 en 2010.
Au total, au moins 245 millions de francs ont été récupérés dans 21 cantons.
En 2010, la somme globale était de 213 millions. Le nombre des dénonciations recensées dans 24 cantons a en revanche diminué, passant de 5580 à 4557, selon un sondage réalisé par l'ats auprès des autorités.
Cette mini-amnistie n'est pas limitée dans le temps, mais les contribuables ne peuvent en profiter qu'une fois pour se dénoncer sans être sanctionnés.
Comme l'année précédente, Genève a réalisé une excellente affaire: 263 contribuables se sont dénoncés spontanément, contre 319 en 2010. Ces dénonciations ont permis de récupérer 21,3 millions de francs d'impôts, contre 17,3 en 2010, répartis entre Confédération, canton et communes.
Doublement à Neuchâtel et en Valais
A Neuchâtel, le nombre de dénonciations est passé de 75 à 94, et les sommes récupérées ont plus que doublé, de 5 à 11,8 millions. «Les gens sont dorénavant au courant et s'annoncent gentiment», explique Michel Oppliger, du Service neuchâtelois des contributions.
En Valais, les arriérés ont aussi presque doublé, passant de 2,5 à 4,8 millions de francs. Le nombre de dénonciations a crû de 67 à 92. L'explication est la même qu'à Neuchâtel: «Les nouvelles dispositions en matière de dénonciation spontanée sont désormais connues de la majorité des contribuables».
Dans le Jura, où des mesures cantonales avaient dopé l'effet en 2010, le nombre de dénonciations a chuté de 394 à 149. Même tendance pour les montants, qui ont fondu à 2,4 millions, contre 10 l'année précédente. A Fribourg, le nombre de contribuables repentants est resté stable à 89, pour une somme en légère hausse: 874'000 francs contre environ 800'000.
Comme il y a une année, Vaud n'a pas donné de chiffres, estimant qu'il n'est pas possible de différencier les annonces spontanées des dénonciations dues à l'amnistie et donc de comparer les chiffres avec les autres cantons. Appenzell Rhodes-Intérieures ne livre pas de données non plus.
Bond spectaculaire au Tessin
Le canton du Tessin a connu un bond spectaculaire, la manne encaissée passant de 17 à 51 millions de francs. C'est le deuxième montant le plus élevé derrière Zurich. Le nombre de personnes concernées a presque doublé, grimpant de 67 à 128. Elles ont déclaré 356 millions de francs de fortune soustraits au fisc.
Dans les cantons alémaniques, c'est sans surprise Zurich qui a réalisé la meilleure récolte, même si elle s'affiche à la baisse avec 66 millions, contre 75 l'année précédente. Au total, 612 millions de francs de fortune ont refait surface. Le nombre de dénonciations a nettement chuté, de 1400 à 1000. St-Gall annonce 241 dénonciations (614 en 2010) pour 13,5 millions récupérés (12,3).
A Berne, si le nombre de repentants a connu une baisse - de 560 à 440 -, la somme totale a en revanche bondi de 9,8 à 14,5 millions. Plusieurs autres cantons ont enregistré une hausse, comme Bâle- Campagne de 3,8 à 7,7 millions - malgré une nette baisse des cas de 346 à 222 -, Thurgovie de 6,1 à 7,1 millions ou Appenzell Rhodes- Extérieures de 1 à 2,1 millions.
Bâle-Ville a vu la somme récoltée chuter de 13,5 à 9,9 millions, malgré un nombre de dénonciations presque stable (201 contre 195). Baisse également de la manne récoltée par Lucerne, de 10,3 à 8,9 millions pour 370 dénonciations (317 en 2010) et Zoug, de 5,6 à 4,2 millions pour un nombre inchangé de 100 dénonciations.
Un «record» à 28 millions
Une partie des cantons ne donnent pas d'indications sur les montants individuels soustraits au fisc. Parmi ceux qui sont dévoilés, le «record» est enregistré en Valais avec une fortune réapparue de 28 millions de francs. St-Gall signale un montant à 20 millions, Bâle-Campagne un de 14 millions et Schwyz deux cas de 12 et 11 millions. Dans le Jura, six cas dépassent le million de francs, alors que Neuchâtel indique qu'il s'agit beaucoup de «petits cas» et qu'un nombre restreint de gros cas se chiffrent en millions.