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Vie nocturneBeuveries: les villes tapent du poing

Alcools forts trop bon marché et ventes tardives dans les gares: les cités actives contre les excès veulent désormais que la Confédération prenne ses responsabilités.

par
Lise Bailat
Avant le retour de l'été et des botellones, les villes appellent la Confédération à agir contre la suralcoolisation.

Avant le retour de l'été et des botellones, les villes appellent la Confédération à agir contre la suralcoolisation.

Patrick Martin

Les villes suisses ont fait leur part du boulot pour rendre les nuits de leurs citoyens vivables… mais ce n'est pas le cas de la Berne fédérale! C'est en substance le message que tentera de faire passer l'Union des villes suisses. Elle présente aujourd'hui un rapport – une sorte de boîte à idées – de tout ce que les cités ont mis en place ces derniers temps pour lutter contre la violence, le bruit, les déchets et tous les autres excès de la vie nocturne.

La NZZ am Sonntag en a donné un avant-goût dans son édition d'hier. Les villes ne feront pas de recommandations, comme l'a appris «Le Matin», mais l'exercice pourra donner des idées à l'une ou à l'autre cité. A Lausanne, par exemple, on regarde de près le concept zurichois des brigades de prévention. «Ce serait nouveau. Nous avons pris des mesures de répression et devons aussi penser à la prévention», indique le municipal en charge de la Sécurité, Grégoire Junod.

Au-delà du brassage d'idées, les villes comptent surtout dénoncer des lacunes fédérales qui ruinent leurs efforts. «Nous allons interdire la vente d'alcool après 20 h les samedis et vendredis en ville de Lausanne, mais la gare constituera une exception. La responsabilité de la Confédération est très importante dans cette affaire», explique Grégoire Junod. Le socialiste est rejoint par le directeur de la Sécurité bernoise, Reto Nause. «Certains commerçants des gares veulent avant tout vendre le plus d'alcool possible!» déplore l'élu PDC dans le dominical alémanique.

Les élus fédéraux sont sommés d'agir sur ce front-là, mais ce n'est pas tout. La question du prix de l'alcool, notamment de la vodka qui a remplacé les alcopops, est posée. «Je pense que les alcools forts sont trop bon marché et je soutiendrai une hausse des prix. Mais ce n'est pas la vraie solution. On punit les jeunes et les commerçants avec des mesures répressives alors qu'il faut une vision beaucoup plus large. Pour moi, le bruit constitue le problème numéro un aujourd'hui dans les villes. Il faut garder les villes vivantes, mais les rendre aussi vivables», juge le conseiller national Fathi Derder (PLR/VD).

Vin et bière dès 18 ans?

Le prix de l'alcool et les conditions d'achat font donc débat. En revanche, une proposition faite au niveau fédéral de fixer à 18 ans l'âge légal pour la bière et le vin semble plutôt agacer les villes. «Ce n'est pas du tout la bonne mesure. Il ne sert à rien de criminaliser le jeune de 17 ans à qui l'on sert un verre de rouge le dimanche! On peut aussi apprendre à apprécier l'alcool modérément», réagit le conseiller communal Thierry Steiert, en charge de la police locale à Fribourg. L'oreille prêtée par le Parlement aux revendications des villes sera déjà jugée lors du débat sur la loi fédérale sur l'alcool. Ce sera le mois prochain.

Les idées contre les excès

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