TennisBorg: «Je suis très fier d'être leur capitaine»
En marge du lancement de la 3e Laver Cup, Björn Borg a confié son bonheur de coacher Federer, Nadal and Co. Confidences d'une légende.
- par
- Mathieu Aeschmann ,
- Genève

Il a attendu sagement que John McEnroe termine de persuader l'assistance des chances du «Team World». «Ah… je me retourne et c'est toi que je vois», s'est alors exclamé «Johnny Mac» comme si un vieux cauchemar de jeunesse remontait à la surface. Björn Borg se tenait là, enveloppé d'un calme imperturbable qui impose le respect. Le géant Suédois aux onze titres du Grand Chelem est ensuite venu expliquer un bonheur qui semblait simple et sincère.
Björn Borg, vous avez vécu la Laver Cup depuis ses débuts. Sentez-vous qu'elle gagne en reconnaissance?
«Sans doute. Au départ, certaines personnes disaient que la Laver Cup était une exhibition. Mais ça n'a jamais été le cas! Tout simplement parce qu'il y a trop de prestige en jeu. Parmi les joueurs, personne ne veut perdre. J'ai vu des gars très très déçus après une défaite. Pour réunir autant de grands joueurs en un seul endroit, il n'y a que la Laver Cup. Donc je pense que c'est la meilleure chose qui pouvait arriver au tennis.»
Selon vous, ce type de compétition représente donc le futur du tennis?
«Elle fait désormais partie du calendrier de l'ATP, ce qui est une reconnaissance légitime. Mais d'une façon générale, je pense que le tennis a besoin de réunir plus souvent les meilleurs. La Laver Cup y parvient en suivant un modèle très particulier. Je pense qu'elle est amenée à grandir et grandir encore.»
Que ressentez-vous lorsque vous menez une équipe qui compte 39 titres du Grand Chelem?
«Lorsqu'ils m'ont demandé d'être le capitaine de cette équipe, j'étais touché et très fier. Franchement, c'est quelque chose de magnifique pour moi. La vérité, c'est que j'attends cette semaine toute l'année. Passer sept jours avec de tels joueurs, échanger avec eux sur le jeu, son évolution, la suite de leur carrière ou sur leur après-carrière, c'est une chance. En plus, j'adore l'ambiance qui règne entre nous. Je suis un capitaine très fier de son groupe.»
Arrivez-vous à protéger l'équipe de ses rivalités naturelles?
«C'est justement ce que j'adore. Sitôt arrivés, les gars oublient leur rivalité. C'est exactement ce que nous recherchons. Parce que si tu amènes ta rivalité dans une équipe, elle ne fonctionne pas. Ici, nous sommes unis, on se fait confiance. Je le ressens, ils le ressentent.»
Il n'y a qu'une seule ombre au tableau du «Team Europe»: son niveau de double.
Vous avez raison. Notre bilan sur les deux premières éditions s'élève à une victoire pour cinq défaites. Les seuls qui ont gagné sont Federer et Nadal à Prague. Mais on a beaucoup parlé et on a commencé à s'entraîner. On s'occupe donc de la question. J'ai même déjà une petite idée de qui va le jouer… mais je ne vais évidemment rien vous dire (sourire).