Sommet Biden-Poutine (GE)Branle-bas de combat à la Villa La Grange pour accueillir les présidents
A l’approche de la rencontre des chefs d’État américain et russe mercredi à Genève, plusieurs centaines d’employés de la Ville s’activent pour préparer les lieux.

- par
- Leïla Hussein
Jardiniers, peintres, conservateurs, restaurateurs, tailleurs de pierre. Depuis le début de la semaine, aux Eaux-Vives, la Villa La Grange et le parc du même nom ont vu défiler une ribambelle d’artisans. Toutes ces petites mains œuvrent dans le même but: préparer les lieux pour la venue du président américain, Joe Biden, et du chef d’État russe, Vladimir Poutine, mercredi prochain.
Pour rendre cette rencontre possible, la Ville de Genève, propriétaire du domaine, a mis le paquet. «Au total, ce sont presque quinze services municipaux et des centaines de personnes qui sont mobilisés», a indiqué Sami Kanaan, conseiller administratif chargé de la culture et de la transition numérique, vendredi à l’occasion d’une visite des lieux accordée aux médias.
Cure de jouvence en cours
«Normalement, ces rendez-vous se déroulent dans des centres de congrès classiques ou de grands hôtels, où tout est déjà prêt: l’informatique, la technique, les cabines de traduction, la sécurité. Ce n’est pas le cas ici. Nous avons dû trouver des solutions fonctionnelles, sans abîmer la villa», a expliqué le magistrat. Le patrimoine culturel présent dans la maison a fait l’objet d’un soin particulier. Tous les livres de la bibliothèque, qui compte près de 12’000 ouvrages, ont été répertoriés. Certains, datant du 15ème siècle, ont été retirés. Des meubles ont été déplacés, d’autre enlevés.
Parc fermé au public durant dix jours
Les passants ont également pu voir des fils barbelés installés sur tout le pourtour du domaine. Au total, les parcs des Eaux-Vives et La Grange resteront fermés au public une dizaine de jours. Ils devraient rouvrir leurs portes le 18 juin, sans certitude. «Nous voulions que les conditions pour le sommet soient optimales, avec un minimum de préjudice pour la population. Nous sommes conscients que c’est un lieu très prisé. Aussi, nous allons essayer de remettre les lieux en état le plus rapidement possible», a rapporté Alfonso Gomez.
La Guinguette, une buvette située dans le jardin, sera également inaccessible. Elle devrait être dédommagée par la Confédération pour les pertes que cela implique.
La maison de maître a également subi une cure de jouvence. Les statues et les grillages ont été nettoyés. Les livres et les lustres dépoussiérés. Les balustrades et les boiseries retouchées. «C’était l’occasion de rafraîchir les lieux», a relevé Sami Kanaan. Pour Evelyne Chatelain Panoussopoulos, intendante de la Villa La Grange depuis plus de 27 ans, cela a aussi permis «de mettre en avant le patrimoine, qui est un peu le parent pauvre étatique, car les besoins sont grands partout».
Les plus gros travaux depuis 25 ans
Les extérieurs ont également fait l’objet de travaux. «Nous avons dû élargir un certain nombre de routes pour permettre l’accès à des véhicules lourds et aux services d’urgence. Certains arbres ont dû être protégés et nous en avons profité pour retoucher le gazon là où il y en avait besoin», a confié Alfonso Gomez, conseiller administratif chargé du Département de l’environnement. Des dizaines de jardiniers étaient présents vendredi. «On est contents de pouvoir participer à la bonne tenue de la rencontre entre deux présidents, s’est réjoui l’un d’entre eux. Ça donne un petit coup de neuf au parc.»
En effet, la Ville n’a pas fait les choses à moitié. «On n’a pas vu de travaux aussi importants depuis 25 ans», a confié l’élu Alfonso Gomez. Pourtant, sans donner de chiffre précis, les autorités assurent que le budget de l’opération reste raisonnable. «La Confédération devrait prendre en charge tout ce qui est spécifiquement lié au sommet. Seules les interventions durables, comme les retouches, les nettoyages et la remise en forme du jardin seront à la charge de la Municipalité. Mais ce ne sont pas des sommes colossales, quelques centaines de milliers de francs», a souligné Sami Kanaan
Un lieu propice au dialogue
«C’est un honneur d’accueillir les présidents de deux puissances. Cela signifie qu’il y a une confiance en la diplomatie suisse. Avec son cadre verdoyant et sa vue sur le lac, la Villa La Grange est un lieu propice au calme, à la paix et à la création d’un dialogue», a commenté la maire de Genève, Frédérique Perler. Elle a tenu à saluer «le travail immense qui a été fait. Les services ont œuvré d’arrache-pied et en un temps record pour faire en sorte que tout soit parfait».