Bijouterie Meylan: Braquage à Vevey: une vendetta orchestrée?

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Bijouterie MeylanBraquage à Vevey: une vendetta orchestrée?

Les trois voleurs, qui ont attaqué mardi la bijouterie Meylan et qui sont repartis sans butin, sont sous les verrous. La thèse d'un acte de représailles se confirme.

par
LeMatin.ch
Remonté à bloc, Yannick Meylan, un des fils du commerçant de Vevey, a fait des prises d'écran de la vidéosurveillance et les a postées juste après l'agression sur Facebook.

Remonté à bloc, Yannick Meylan, un des fils du commerçant de Vevey, a fait des prises d'écran de la vidéosurveillance et les a postées juste après l'agression sur Facebook.

Laurent de Senarclens

Après l'interpellation d'un des trois malfrats suite à l'intervention d'un des deux fils du bijoutier veveysan, la police a arrêté les deux autres braqueurs ce mercredi 19 août vers 01h00 du matin. Tous sont d'origine lituanienne, ainsi que nous l'avancions dans notre édition du jour.

L'horlogerie-bijouterie Meylan vit son troisième hold-up. Un premier en 2008 dans l'enseigne de la Grande-Place. Puis deux, à six mois d'intervalle, à la rue des Deux-Marchés: le samedi 14 mars 2015 et hier matin. Les deux truands de ce printemps sont sous les verrous, le second vient d'être arrêté en Belgique.

Le second fils du patron, Yannick Meylan, s'interroge sur les raisons de ce braquage commis par des Lituaniens, comme le précédent ce printemps. «Deux Lituaniens, précise Yannick. Et s'ils étaient venus venger leurs camarades lituaniens? Je pense très sérieusement à la piste des représailles. Les bandits d'hier seraient de la même origine. Ils n'ont rien emporté et nous ont agressés totalement gratuitement. Je ne vois pas bien ce qui aurait pu les déranger pour fuir sans butin.»

«Nos politiciens n'ont aucune idée de ce que nous vivons»

«Que fait le politique dans ses bureaux dorés? Depuis Schengen, c'est pire que tout. Il faut remettre des barrières. Les braqueurs devraient avoir peur de venir en Suisse. On nous laisse seuls à sécuriser nos magasins. Pour rien», s'insurge notre interlocuteur, qui nous parle de son hypervigilance maladive depuis cette série noire. «Doit-on attendre un drame? Qu'on en bute un nous-mêmes? Mon père aurait pu mourir! Nos politiciens n'ont aucune idée de ce que nous vivons, après. Ça donne envie de poser des bombes pour qu'ils comprennent.»

Aujourd'hui, l'horloger rossé sera opéré au CHUV. Il a la mâchoire fracturée en trois endroits, une oreille déchirée et souffre d'une amnésie due au choc. L'employée maltraitée a, quant à elle, pu rentrer chez elle, bien contusionnée.

Seconde arrestation

Mardi vers 19h45, un témoin a signalé à la police qu'il avait vu deux hommes dont le comportement lui paraissait suspect, explique la police dans son communiqué. Un gros dispositif a été «immédiatement» engagé par la police cantonale et les polices communales.

Des conducteurs de chiens ainsi que le détachement spécial de la police cantonale (DARD) ont aussi été déployés. Les deux individus ont finalement été arrêtés mercredi vers 01h00. De nombreuses investigations sont en cours, sous la conduite du procureur de l'Est vaudois.

Vu le nombre d'éléments encore à établir dans cette enquête, la police ne précise pas le lieu de l'arrestation. «Ça s'est passé dans le canton de Vaud». L'interpellation n'a «pas posé de problèmes majeurs», indique le répondant presse Pierre-Olivier Gaudard.

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