Trump président: Bras de fer politico-juridique autour du décret

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Trump présidentBras de fer politico-juridique autour du décret

Une cour d'appel a rejeté la demande de l'administration Trump de rétablir l'application du décret migratoire.

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Donald Trump s'est attaqué l'une des initiatives les plus emblématiques de son prédécesseur Barack Obama: le rapprochement avec Cuba, entamé fin 2014. Il annonce annuler cet accord «avec effet immédiat» qui consacrait le rapprochement diplomatique des deux pays après plus de 50 ans de gel diplomatique. Il promet «un meilleur accord pour les Cubains». (Vendredi 16 juin 2017)

Donald Trump s'est attaqué l'une des initiatives les plus emblématiques de son prédécesseur Barack Obama: le rapprochement avec Cuba, entamé fin 2014. Il annonce annuler cet accord «avec effet immédiat» qui consacrait le rapprochement diplomatique des deux pays après plus de 50 ans de gel diplomatique. Il promet «un meilleur accord pour les Cubains». (Vendredi 16 juin 2017)

AFP
L'administration Trump a publié sa feuille de route pour diminuer la règlementation bancaire en recommandant notamment un allègement des tests de résistance des grandes banques, selon un rapport publié par le Trésor. (Lundi 12 juin 2017)

L'administration Trump a publié sa feuille de route pour diminuer la règlementation bancaire en recommandant notamment un allègement des tests de résistance des grandes banques, selon un rapport publié par le Trésor. (Lundi 12 juin 2017)

AFP
Donald Trump continue sa guerre contre James Comey, accusant l'ex-chef du FBI  de lâcheté pour avoir fait fuiter à la presse des notes compromettantes sur leurs rencontres privées, (Dimanche 11 juin 2017)

Donald Trump continue sa guerre contre James Comey, accusant l'ex-chef du FBI de lâcheté pour avoir fait fuiter à la presse des notes compromettantes sur leurs rencontres privées, (Dimanche 11 juin 2017)

AFP

Le bras de fer se poursuit lundi entre l'administration Trump et la justice américaine sur le décret migratoire, pendant que des citoyens des pays à majorité musulmane visés par ce texte profitent de sa suspension pour se rendre aux Etats-Unis avant un éventuel nouveau revirement.

La cour d'appel fédérale de San Francisco a en effet rejeté dimanche l'appel formulé la veille au soir par le ministère américain de la Justice contre une décision prise par un juge de Seattle.

Elle a ainsi maintenu cette décision du magistrat James Robart. Il avait émis vendredi une injonction temporaire qui a effet sur l'ensemble du territoire américain, bloquant le décret présidentiel le temps qu'une plainte déposée il y a une semaine soit examinée.

Camouflet

Infligeant un nouveau camouflet à Donald Trump, la justice a confirmé que les ressortissants de sept pays musulmans, visés par le texte controversé, pouvaient continuer de rentrer aux Etats-Unis. Mais la brèche pourrait se refermer rapidement.

«N'arrive pas à croire qu'un juge mette notre pays en pareil péril. Si quelque chose arrive, tenez-le pour responsable ainsi que le système judiciaire. Les gens affluent. Mauvais!», a tweeté le président Trump.

«J'ai donné l'instruction au département de la Sécurité intérieure de contrôler les personnes arrivant dans notre pays TRES ATTENTIVEMENT. Les tribunaux rendent la tâche très difficile!», a-t-il ajouté.

Les frontières ouvertes à nouveau

La décision du juge Robart eu pour effet dès samedi de rouvrir les frontières américaines aux ressortissants d'Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen, ainsi qu'aux réfugiés.

Dans le détail, la cour d'appel a demandé aux Etats de Washington et du Minnesota, à l'origine de la plainte déposée lundi dernier contre le décret qui a engendré une vague d'indignation planétaire, de fournir des documents étayant leurs demandes avant 23h59 heure locale dimanche (lundi 07H59 GMT). Elle a également donné au ministère de la Justice jusqu'à lundi après-midi pour apporter de nouveaux arguments à l'appui de sa requête.

Avec l'épée de Damoclès d'un retournement de situation dans ce bras de fer politico-judiciaire qui a des répercussions aux quatre coins de la planète, les immigrants embarquaient en nombre sur des vols à destination des Etats-Unis.

«Bienvenue à la maison»

Quelque 60'000 visas, suspendus par ce texte, ont également retrouvé leur validité, selon la diplomatie américaine. Et de nombreuses compagnie aériennes, dont Air France, acceptent de nouveau les ressortissants des sept pays visés.

Kamal Fadlalla, un médecin soudanais de 33 ans a pu ainsi rentrer à New York dimanche après s'être retrouvé coincé pendant une semaine au Soudan, à l'issue d'une visite familiale. «C'est bon» d'être de retour aux Etats-Unis, a-t-il confié à l'AFP à l'aéroport new-yorkais de JFK, où il a été accueilli par des «bienvenue à la maison».

La Maison Blanche, toutefois, entend vite refermer la brèche légale dans laquelle s'engouffrent de nombreux migrants et remporter le combat judiciaire, quitte à multiplier les appels ou porter l'affaire devant la Cour suprême.

Le vice-président Mike Pence a écumé les plateaux de télévision dimanche pour exprimer sa «frustration». L'exécutif, a-t-il promis sur Fox News, «va réagir très rapidement». «Nous allons gagner la bataille des arguments (devant la justice, ndlr) car nous allons prendre les mesures nécessaires pour protéger le pays.»

Manifestations

De nouvelles voix ont par ailleurs critiqué dimanche un décret déjà fustigé de toutes parts et qui a encore déversé dans les rues des grandes capitales mondiales des milliers de manifestants ce week-end.

Le texte «n'était vraiment pas préparé et (...) était fondé sur des mensonges», a dénoncé sur CNN Madeleine Albright, l'ancienne secrétaire d'Etat de l'ex-président démocrate Bill Clinton.

«Les mécanismes (politiques) laissaient à désirer», a renchéri sur le même plateau Stephen Hadley, qui fut conseiller en sécurité nationale de l'ancien président républicain George W. Bush. «Mais je pense qu'ils essayaient (...) d'envoyer un message au pays.»

Deux Amériques

La signature du décret vendredi dernier a profondément divisé les Etats-Unis qui sortaient déjà sonnés d'une campagne électorale acerbe. Aux opposants qui lui reprochent une démarche teintée de racisme ou d'islamophobie, le président Trump ne cesse de répondre par la nécessité de lutter contre la menace terroriste.

Symbole du dialogue de sourds entre deux Amériques qui ne se comprennent plus, des dizaines de manifestants, pro-Trump d'un côté, anti de l'autre, se sont fait face devant la Trump Tower de New York dimanche. Les premiers demandant de «laisser une chance» au président, les autres appelant à laisser entrer les réfugiés.

Même le Super Bowl, l'événement télévisuel phare de l'année aux Etats-Unis, n'a pas été épargné. La plateforme californienne Airbnb a surpris avec une publicité prônant la tolérance envers toutes origines et religions.

Au cours de la mi-temps, la diva de la pop Lady Gaga a elle aussi envoyé un message de tolérance, en débutant son show en chantant les très patriotiques «God Bless America» et «This Land is Your Land» qui rappellent notamment que les Etats-Unis sont «une nation de liberté et de justice pour tous».

(AFP)

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