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Viande de chevalBruxelles agit pour faire face au scandale alimentaire

La Commission européenne a demandé mercredi à tous les Etats membres de l'Union européenne de pratiquer des tests ADN sur les produits à base de boeuf et de confier à Europol la coordination des enquêtes.

Le scandale des plats cuisinés à la viande de cheval européen s'est étendu jusqu'en Suisse. L'Union européenne a décidé d'agir en demandant des tests ADN sur les produits à base de boeuf.

Le scandale des plats cuisinés à la viande de cheval européen s'est étendu jusqu'en Suisse. L'Union européenne a décidé d'agir en demandant des tests ADN sur les produits à base de boeuf.

AFP

Un plan recommandera à tous les Etats membres de l'UE de pratiquer des contrôles ADN sur les produits présentés comme contenant de la viande de boeuf, a indiqué le commissaire chargé de la Santé et des Consommateurs, Tonio Borg, à l'issue d'une réunion de ministres européens à Bruxelles.

Cette proposition va être soumise aux Etats membres dès vendredi, lors d'un «comité permanent extraordinaire de la chaîne alimentaire et de la santé animale».

L'affaire a éclaté avec la découverte la semaine dernière en Grande-Bretagne de lasagnes de la marque Findus contenant de la viande de cheval estampillée «boeuf».

La fraude ne cesse depuis de s'étendre en Europe.

Tests en mars

«Il est évident qu'il s'agit d'un problème européen qui requiert une solution au niveau européen», a déclaré le ministre irlandais de l'Agriculture, Simon Coveney, dont le pays préside l'UE jusqu'en juin.

Tonio Borg souhaite qu'une première série de tests soient menés tout au long du mois de mars, avec des premiers résultats publiés à la mi-avril. Quelque 2500 tests ADN devraient être effectués, qui seront pour moitié pris en charge par la Commission européenne.

Il a aussi souhaité que les Etats opèrent des contrôles pour détecter la présence éventuelle de phénylbutazone, un anti-inflammatoire pour les chevaux, qui rendrait la viande impropre à la consommation. Environ 4000 tests sont prévus.

D'autre part, il a été demandé à la Commission européenne d'accélérer ses travaux sur l'étiquetage des produits à base de boeuf pour indiquer l'origine de la viande.

Moins de triche

Le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a reconnu que la mention de l'origine sur les plats préparés n'aurait pas permis d'éviter la fraude. «Je ne dis pas qu'avec l'origine, on règlera le problème de la triche ou de la tromperie.

Mais en avançant encore dans la traçabilité et l'origine des viandes, on donnera moins d'espace à ceux qui veulent ou qui peuvent tricher», a-t-il déclaré à la presse.

«Nous voulons améliorer l'information pour le consommateur européen», a-t-il ajouté, tout en reconnaissant que les règles de traçabilité existantes avaient permis de «remonter en 48 heures le parcours de la viande».

L'office européen de police, Europol, doit se charger de coordonner les enquêtes criminelles menées dans plusieurs pays de l'UE pour déterminer d'où provient la fraude.

Enquête européenne

«La coordination d'une enquête par Europol mettra peut-être à jour davantage que l'existence d'une seule filière, mais des pratiques qui jusqu'ici conduisaient à ce que des gens gagnent de l'argent en trompant le consommateur», a souligné le ministre français à la Consommation, Benoît Hamon.

«C'est important que la coordination de l'enquête se fasse au niveau européen», a-t-il dit. «Nous pouvons remonter jusqu'à ce qui relève de la responsabilité des entreprises françaises mais nous ne pouvons pas enquêter plus loin».

Une enquête préliminaire pour tromperie a été ouverte par le parquet de Paris et une enquête administrative a été confiée à la Répression des fraudes (DGCCRF). Les conclusions seront rendues publiques jeudi, a indiqué Benoît Hamon.

Evoquant «a minima de la négligence» ou de la «tromperie économique», il a assuré que «dans tous les cas, il y aura sanctions»

(AFP)

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