CinémaBryce Dallas Howard: «J'ai dépassé mes peurs»
La fille de Ron Howard tient le rôle principal de «Jurassic World: Fallen Kingdom», à voir dès le 6 juin. Rencontre.
- par
- Henry Arnaud ,
- Hollywood
«Jurassic World: Fallen Kingdom», le cinquième film de la saga «Jurassic Park» sort sur nos écrans ce mercredi 6 juin 2018 et surprise, c'est Claire Dearing, l'ex-directrice du parc d'attractions des dinosaures qui est au cœur de toute l'intrigue. «Le Matin» a rencontré l'actrice qui l'incarne, Bryce Dallas Howard, avant la sortie du blockbuster à Hollywood.
Votre personnage de Claire est la star de ce deuxième «Jurassic World» alors que c'est Chris Pratt, alias Owen Grady, dresseur de dinosaures, qui était le héros du précédent. Pourquoi ce changement?
J'ai été la première agréablement surprise en lisant le scénario. Le réalisateur espagnol Juan Antonio Bayona m'a dit qu'il trouve une intrigue toujours plus intéressante lorsqu'une femme est au centre des rebondissements. C'est donc Claire qui se retrouve à décider si l'on doit sauver les dinosaures et de quelle manière s'y prendre. Owen la rejoint pour l'aider.
Est-ce aussi une manière d'éviter les critiques du premier film qui reprochaient à votre personnage d'être un cliché de femme sexy qui se retrouvait à courir en talons hauts pour échapper aux dinosaures?
C'est exactement le contraire dans mon esprit. C'est moi qui ai exigé de porter des talons lorsque Claire Dearing est dans son bureau. C'est une femme d'affaires et une boss qui tient à son image. Elle ne quitte normalement pas son univers de réunions et ses laboratoires, donc les talons et le costume sombre ou jupe noire sont de rigueur. Le changement principal est que, dans le premier film, elle se retrouvait par hasard à fuir devant l'attaque d'un énorme Indominus Rex. Dans cette suite, elle sait à quoi s'attendre et arrive avec des boots de montagne (rires). Elle veut retourner dans l'île uniquement pour sauver les animaux d'une extinction certaine lorsqu'un volcan menace de tout détruire.
Est-ce que le risque d'extinction des dinosaures est une manière de parler d'environnement et de protection de la nature?
Ne soyons pas dupes, «Jurassic World» est avant tout un grand divertissement pour toutes les générations. Si l'on peut y glisser un message pour sauver la planète, tant mieux. Mais nous ne sommes pas là pour faire de longs débats sur la protection animale.
N'est-ce pas ironique que «Fallen Kingdom» arrive sur nos écrans alors qu'un volcan s'est justement réveillé à Hawaï?
On dit souvent que la réalité dépasse la fiction et nous en avons une preuve supplémentaire. La majorité de la production a eu lieu aux studios Pinewood en Angleterre mais les extérieurs sont toujours à Hawaï qui a connu les 5 «Jurassic» depuis le tout premier de Spielberg en 1993. Ce blockbuster est un enchaînement de scènes d'action comme une course contre la montre avant l'explosion du volcan qui peut donner la larme à l'œil à certains fans… C'est la force de cette franchise: on a beau savoir que les dinosaures n'existent plus, on y croit dès qu'on regarde nos aventures. Il y a des moments très émouvants dans «Fallen Kingdom» où les dinos semblent plus vrais que natures.
Claire se transforme presque en femme d'action aux côtés d'Owen. Est-ce que cela a été un challenge?
Je n'ai jamais été aussi active de ma carrière. On m'a souvent cantonné aux scènes intimistes alors c'était un bonheur d'enchaîner les cascades. Les séquences où nous sommes sous l'eau dans le Gyrosphère ont été un vrai challenge à filmer, mais j'ai aussi eu le sentiment d'avoir dépassé mes peurs.
Savez-vous déjà ce qui va arriver à Claire dans le troisième «Jurassic World» annoncé pour 2021?
On vous a dit que Claire allait se faire dévorer toute crue par Blue? (Elle éclate de rire.) Honnêtement, je n'en ai pas la moindre idée car il faut d'abord attendre l'accueil du public. L'ultime scène de «Fallen Kingdom» donne une bonne indication de ce qui pourrait nous attendre dans le dernier film de la trilogie, mais chut.
Votre père est le grand réalisateur Ron Howard. Pourquoi ne pas travailler plus souvent ensemble?
On nous attaquerait pour népotisme (rires). J'ai tout appris de lui. Ado, je ne ratais pas une occasion de m'infiltrer entre les figurants et techniciens. D'ailleurs, la punition ultime pour moi était que ma mère m'interdise d'aller voir papa bosser. On pouvait me priver de télé, de tout, mais pas de ça.
Peut-être pourriez-vous suggérer aux studios Universal d'engager Ron Howard pour finir la trilogie «Jurassic»?
Parce que vous croyez que les patrons d'Universal attendent mes suggestions? Papa a ses projets… et moi les miens!
Vous allez aussi participer au jeu vidéo «Jurassic World Evolution».
Oui, c'est fascinant! C'est une tout autre facette puisque le joueur est en charge de l'évolution des séquences. Mon job est principalement d'enregistrer des répliques pour le jeu vidéo. L'univers de «Jurassic» est tellement vaste, avec aussi les parcs d'attractions, et les produits dérivés que je suis juste heureuse d'en faire partie.