Football: Burundi: tacler le président se paye très cher

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FootballBurundi: tacler le président se paye très cher

Au cours d'un match de football auquel il prenait part, le président du Burundi Pierre Nkurunziza a été confronté à des contacts rugueux de la part de réfugiés congolais. Dans la foulée, deux organisateurs ont été emprisonnés.

B.Ch
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B.Ch
Le président Pierre Nkurunziza est un grand fan de football (ici lors d'un match à Abidjan en 2007).

Le président Pierre Nkurunziza est un grand fan de football (ici lors d'un match à Abidjan en 2007).

AFP

Au Burundi, on ne plaisante pas avec la dignité du chef de l'État, même sur un terrain de football. Jeudi dernier, deux organisateurs d'un match ont été emprisonnés, un mois après son déroulement. La rencontre opposait le club de Kiremba au Alléluia FC, dans lequel figurait le président Pierre Nkurunziza, ancien professeur de sport qui continue de s'adonner régulièrement à sa passion.

Pourtant membres du parti présidentiel, le CNDD-FDD, Cyriaque Nkezabahizi (administrateur de Kiramba) et Michel Mutama (son adjoint aux Sports) ont été arrêtés puis écroués sur mandat du procureur de la République pour «complot contre le chef de l'État».

Tombé à plusieurs reprises

La justice leur reproche d'avoir recruté des réfugiés congolais du camp de Musasa, à Kiremba. Certains d'entre eux auraient imposé des contacts rugueux au président burundais durant la rencontre. «Ils ne le connaissaient apparemment pas, parce qu'ils l'ont fortement rudoyé, a expliqué un témoin cité par l'AFP. Ils l'ont attaqué à chaque fois qu'il avait la balle et l'ont fait tomber à plusieurs reprises, alors que les joueurs burundais prenaient soin de ne pas l'approcher de trop près.»

De son côté, le média progouvernemental Ikiriho avance que les deux organisateurs seraient poursuivis pour non-respect des «consignes autour de l'équipe présidentielle». Et pour cause: au Burundi, les équipes adverses du Alléluia FC sont normalement composées exclusivement de joueurs nationaux. «Une façon pour le président Nkurunziza de prolonger la joie d'être avec la population après les travaux de développement communautaire », explique la source citée par le journal.

En proie à une violente crise sociale, le Burundi s'enfonce de plus en plus dans la violence et la dictature. Même le football n'y échappe pas.

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