footC1 - Arsenal: indéfendable et incorrigible (COMMENTAIRE)
Londres, 5 nov 2014 (AFP) - Si les positions d'Arsenal en championnat et en Ligue des champions restent confortables, le nul cruel contre Anderlecht (3-3) illustre le manque de réalisme et le mental défaillant des "Gunners".
"Et voilà, ça va encore être comme les années d'avant, on va affronter Munich en 8e", a maugréé le défenseur Per Mertesacker, désabusé après avoir dilapidé son avantage contre un tel adversaire. Les Londoniens menaient en effet 3 à 0 et à cause de ce nul, ils ont laissé passer une première occasion de se qualifier. Arsenal a aussi laissé filer Dortmund vers une première place de groupe qui permettra d'éviter des terreurs continentales en 8e, type Bayern ou Real. "Il faut être conscient qu'il faut vraiment défendre en équipe", a ciblé le champion du monde allemand. "Tout le monde doit se sentir concerné. On ne peut pas se permettre de défendre uniquement à quatre". "Ils jouent comme ça depuis des années mais au final, il y a des trous", analyse l'ex-sélectionneur Glenn Hoddle. "A 3-2, cinq joueurs continuent d'attaquer et regardez les espaces derrière quand ils perdent le ballon." Principal visé, Aaron Ramsey, accusé de n'avoir pas fait les efforts que son poste de milieu axial requiert, ce qui a fini par couper l'équipe en deux. Depuis août, les Gunners ont ainsi encaissé 20 buts en 18 matches et finit seulement six rencontres avec leur but inviolé. Leur équipe, fragile en défense et dotée d'attaquants pas particulièrement efficaces comme Giroud ou Welbeck, est l'exacte opposée de celle qui avait fait d'Arsenal une locomotive autour du changement de siècle avec Wright puis Henry devant, et son redoutable "back-four" derrière. Au milieu, les Anglais s'appuyaient également sur des "tours de contrôle" que ne sont certainement pas les petits gabarits d'aujourd'hui. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Wenger vient d'encenser Alexis Sanchez, l'exception qui confirme la règle. Intenable, le Chilien est de l'aveu de l'Alsacien le seul "guerrier" d'un groupe qui en manque cruellement. "C'est un petit revers mais en général on rebondit plutôt bien. Ca va nous faire du bien (...) Les séances à venir vont être bénéfiques", assurait encore Mertesacker en se mordant les lèvres pour ne pas aller trop loin. Ou comment dire poliment que le vestiaire doit se dire rapidement quelques vérités. D'un point de vue comptable, l'heure n'est pas à la débâcle avec une 4e place en championnat à cinq points du dauphin et une 2e place en C1 avec autant d'avance sur le 3e. Mais, Chelsea et Dortmund semblent déjà intouchables. Arsène Wenger, grand artisan du même recrutement stéréotypé depuis trop longtemps, ne doit pas s'exempter du bilan. Car, comme l'expliquait l'ex-international Paul Merson, son équipe "reste tactiquement un mystère" et elle continue de payer sa jeunesse, les blessures récurrentes ou encore son goût naïf pour le beau jeu plutôt que le réalisme. "Et ce n'est pas la première fois", précisait encore l'Anglais. "Ce ne sont plus des gosses, ils ont joué le Mondial et ils partent tous à l'abordage." Ce qui concrètement se traduit sur le terrain par une incapacité chronique à dominer ses rivaux et une tendance à se prendre à intervalle régulier les pieds dans le tapis contre un sans-grade. En continuant comme ça, Arsenal peut encore se qualifier en C1 et atteindre les 8e pendant des années. Mais pour voir plus haut, il faudra autre chose. cd/pgr/mam