"Il va nous apporter beaucoup cette saison", avait annoncé début août Thomas Müller en vantant "le pouvoir d'accélération incroyable" et les qualités de dribbleur de Costa. Et il ne s'est pas trompé. Choisi par Guardiola pour suppléer les défaillances de Franck Ribéry et Arjen Robben, perturbés par des blessures, le transfuge de Donetsk, où il a garni son palmarès de cinq titres et trois Coupes d'Ukraine en cinq ans, a vite montré qu'il avait le potentiel pour égaler ses illustres aînés. Le temps de chauffer le moteur, la fusée petit modèle (1,70 m pour 65 kg) a mis des vents à ses nouveaux adversaires, adressé des centres au cordeau et mis en évidence sa qualité de frappe pour inscrire son premier but allemand dès la première journée (1 but et 1 passe décisive) de championnat contre Hambourg le 14 août. Ce talentueux dribbleur de 25 ans, un temps comparé à Ronaldinho pour sa technique et ses débuts à Grêmio, au Brésil, a rapidement donné le tournis aux défenseurs, capable de faire du "Rib" sur le flanc gauche et du "Rob" sur le droit. Il a pleinement justifié les quelques 30 millions d'euros investis par le géant bavarois et émerveillé les observateurs les plus aguerris. "Quand il a la balle, on a toujours l'impression qu'il va tenter quelque chose. Et il est assez intelligent pour ne pas frapper au but sans jeter un oeil sur ses coéquipiers", a jugé Günter Netzer, star de la Mannschaft dans les années 1970. Après neuf journées de Bundesliga, Costa se retrouve avec un capital de 10 passes décisives servies aux Lewandowski, Müller and Co. Autant que Ribéry et plus que Robben (8) durant toute la saison dernière. Et il a profité du festival contre le Dinamo Zagreb (5-0 le 29 septembre) pour ouvrir son compteur-but en Ligue des champions. "Je n'ai jamais vécu ça. C'est un énorme plaisir de jouer avec de telles stars", se réjouit le Brésilien, qui se régale au sein d'une équipe qui l'avait humilié avec le Shakhtar (7-0) en mars dernier en C1. Ce passionné de poker et habile joueur de billard a aussi étalé ses qualités artistiques en régalant l'Allianz Arena d'une roulette aérienne contre Leverkusen (3-0 fin août). Une autre façon de faire oublier Kaiser Franck dans le coeur des fans bavarois. Et qu'importe s'il s'est fait recadrer par Robben, qui a jugé que ce type de geste appartenait "au cirque". Costa est prêt à recommencer, fort du soutien d'un entraîneur persuadé que sa perle brésilienne a l'étoffe pour devenir "l'un des cinq meilleurs ailiers au monde". Avec la révélation du jeune ailier français Kingsley Coman, le désormais international brésilien forme une paire de "CoCo" qui, pour la presse spécialisée allemande, fait déjà oublier le duo "RibRob". "Ils doivent encore manger beaucoup de soupe pour atteindre le niveau d'Arjen et Franck", a toutefois prévenu Guardiola avant de préserver son ailier pour le match à Brême (victoire 1-0) samedi, comme pour éviter que les têtes enflent trop vite. "Je suis encore un jeune joueur, je suis ici pour apprendre", a assuré le Brésilien, préférant se concentrer sur sa première qualification en phase de poules de la Ligue des champions. sg/es