footC1 - Juventus-Real Madrid: Ancelotti davantage prophète en son pays (MAGAZINE)
Par Emmanuel BARRANGUET, Jean DECOTTE Madrid, 4 mai 2015 (AFP) - Critiqué en Espagne pour son supposé manque de fermeté, l'entraîneur du Real Madrid Carlo Ancelotti reste une icône en Italie, où il a l'occasion d'entretenir son aura de maître tacticien mardi contre la Juventus Turin en demi-finale aller de Ligue des champions.
Cela tourne à la rengaine pour cet entraîneur d'exception, trois fois victorieux de la C1 avec l'AC Milan (2003, 2007) et le Real (2014): que ce soit à Chelsea (2009-2011) ou au Paris SG (2011-2013), ses précédentes expériences étrangères se sont achevées à chaque fois sur des notes mitigées. Ces dernières semaines, l'Espagne aussi est devenue critique vis-à-vis de l'Italien après l'avoir encensé pour sa première saison, conclue sur la "Decima", la dixième C1 de l'histoire du Real Madrid. Une série de mauvais résultats en mars a même contraint le président du club, Florentino Perez, à réaffirmer sa confiance à "Carletto", alors que les noms de plusieurs remplaçants possibles commençaient à circuler, dont celui de l'entraîneur de l'équipe réserve, Zinédine Zidane. "Chaque match est un examen mais c'est toujours comme ça pour nous, je n'ai aucune revendication personnelle", a philosophé Ancelotti après avoir conforté sa place à l'issue du quart de finale remporté contre l'Atletico (0-0, 1-0), il y a dix jours. Cette victoire a validé ses choix tactiques, avec le replacement réussi du défenseur Sergio Ramos au milieu, mais aussi sa gestion de l'effectif: l'unique but du match a été inscrit par le Mexicain "Chicharito" Hernandez, qu'il a su motiver malgré son habituel statut de remplaçant. De fait, le sens de la diplomatie et de la gestion humaine reste sa principale qualité, même si ses détracteurs y verraient presque un défaut. "Cette main de velours m'a permis de gagner trois Ligues des champions", insiste Ancelotti. Et ce palmarès, l'Italie ne l'oublie pas. Dans son pays, Ancelotti est considéré comme un excellent meneur d'hommes. "Il n'a jamais besoin d'élever la voix, il possède le calme des forts", dit de lui son mentor, Arrigo Sacchi. En outre, Ancelotti est aussi perçu comme un grand stratège au pays de la "tattica": il a fait passer à la postérité son 4-3-2-1 en "sapin de Noël" et semble un candidat crédible pour prendre un jour les rênes de l'équipe nationale. Certes, il n'a pas complètement réussi son passage sur le banc de la Juve (1999-2001), échouant deux fois dans la quête du "scudetto". Mais à Turin, on se souvient que le Milan d'Ancelotti avait battu la "Vieille Dame" en finale de la C1 2003 (0-0, 3 t.a.b. à 2) et on se méfie des coups du maestro natif de Reggiolo, en Emilie-Romagne. Sourcil levé et sourire malicieux, Ancelotti a d'ailleurs laissé entendre qu'il pourrait appliquer mardi contre la Juve le "vieux style italien", c'est-à-dire un "autobus garé devant la cage"... alors même que son Real dispose de la meilleure attaque de Liga avec le FC Barcelone (105 buts). L'ambition de "Carletto"? Conduire le club madrilène vers un deuxième sacre consécutif en Ligue des champions, une performance inédite dans la version moderne de la C1. Ce qui lui permettrait d'obtenir enfin autant de considération en Espagne qu'il en a en Italie. eba-jed/pgr/gv