FootballC1 - Le Bayern Munich prend goût au football plaisir (COMMENTAIRE)
Par Stéphane GHAZARIAN MUNICH, 8 nov 2012 (AFP) - Le Bayern Munich prend goût au football plaisir qui lui réussit en Bundesliga mais aussi désormais sur la scène européenne comme il l'a démontré en surclassant Lille (6-1) mercredi soir dans son Allianz Arena, lors de la 4e journée de la Ligue des champions.
L'expression "viel spass" (beaucoup de plaisir) revenait d'ailleurs comme un refrain à la sortie du vestiaire bavarois, de la bouche de joueurs comme Robben, Ribéry et Müller, mais aussi de Jupp Heynckes, même si le coach faisait remarquer que "l'adversaire n'était pas de première classe". "Un plaisir sans fin", titrait jeudi l'hebdomadaire Stern sur son site, conquis comme le reste de la presse allemande par le "match de gala", le "feu d'artifice" réalisé par un groupe appliqué, créatif, solidaire, serein dans sa gestion du match. Et en pleine confiance comme en témoignent les gestes techniques (petits ponts, talonnades, pichenettes...) que se sont autorisés les Schweinsteiger, Ribéry et Kross. "Un peu comme un football de rue", concédait l'entraîneur séduit par ses protégés. La concurrence accrue par les acquisitions de l'été (Dante, Shaqiri, Mandzukic, Pizarro et Martinez, l'homme qui vaut 40 millions) n'a fait qu'aiguiser la volonté de se surpasser pour redorer le blason du club ternie par deux saisons sans trophée. Chacun est prêt à saisir sa chance comme l'a démontré le vétéran péruvien Pizarro en profitant de l'absence des deux Mario (Gomez et Mandzukic) pour s'offrir un triplé à l'âge de 34 ans qu'il célébrait avec des pas de danse en compagnie de ses partenaires brésiliens Dante et Rafinha. "Peu importe qui marque, qui fait la passe. L'important c'est de gagner", répétait Ribéry, plus heureux que jamais dans sa Bavière adoptive. "On est uni dans la victoire mais aussi dans la défaite", ajoutait-il, en référence aux deux seuls faux pas de la saison: au Bate Borisov (3-1) en C1 et face au Bayer Leverkusen (1-2) en Bundesliga. Le jeu plus prévisible de la saison dernière a laissé place à un football plus rapide "à la Barça (...) plus agressif et plus offensif", estimait l'ancien international bavarois Paul Breitner. Pour lui, le cru 2012-13 fait même peur aux adversaires de la Bundesliga, dont l'objectif est "de ne pas perdre et si possible pas sur un gros score". Pour le néo-Lillois Salomon Kalou, ce Bayern-là est "meilleur que la saison dernière" et représente "un défi pour n'importe quelle équipe". Un point de vue de connaisseur puisque l'attaquant ivoirien a contribué à la victoire de Chelsea en finale de la C1 en mai dernier dans cette même enceinte. "Impressionné par son équipe", Heynckes tente chaque fois de tempérer l'euphorie ambiante, celle qui poussait jeudi le site Sportal.de à titrer: "Prochain arrêt: Wembley", stade mythique londonien qui accueillera la finale de la C1 en mai prochain. Mais "on n'a encore rien gagné", insistait Heynckes, l'esprit déjà tourné vers l'Eintracht Francfort, prochain adversaire vers la conquête d'un titre national, objectif primordial du club le plus titré d'Allemagne. sg/bvo