footC1/PSG: "Zlatan", dans les grands matches, c'est souvent "Ibra-patatras" (PAPIER D'ANGLE)
Par Nicolas PRATVIEL Paris, 1 nov 2015 (AFP) - Les saisons se succèdent et la mauvaise histoire se répète: dans les grands rendez-vous de Ligue des champions, Zlatan Ibrahimovic passe souvent à côté de ses matches, au grand dam du Paris SG aimerait que ça change, dès mardi contre le Real Madrid.
Se pencher sur les performances statistiques d'Ibrahimovic, dès lors que les matches européens deviennent sérieux, revient à accréditer la thèse qu'il n'est que rarement à la hauteur des évènements. Depuis ses débuts en 2001 en C1, "Zlatan" présente un total plutôt faible par rapport aux Messi, Ronaldo, Raul, mais honorable, de 44 buts inscrits en 116 matches, tours préliminaires inclus (ratio de buts par match de 0,38). Et c'est avec Paris que son efficacité est la meilleure (15 buts en 26 matches à ce jour), plus qu'avec l'AC Milan, le Barça, l'Inter, la Juventus ou l'Ajax. Mais là où les chiffres fâchent, c'est dans son ratio face à des clubs d'envergure. En 48 rencontres disputées face à des clients (Barça, Real, Bayern, Chelsea, Arsenal, etc.), "Ibra" n'a marqué que huit fois, soit une fois sur six. Et en 34 participations à des matches à élimination directe, il n'a marqué que 7 fois, soit environ une fois sur cinq. En play-offs, 25 matches ont été disputés face à des cadors: seulement quatre buts à la clé. Les 9 matches restants, face à des formations plus modestes (Valence, Tottenham, Leverkusen, etc.) l'ont vu "scorer" trois fois. Les statistiques sont accablantes, même si la prise en compte des passes décisives (24) rendrait probablement mieux justice à son apport. Mais l'inefficacité de Zlatan est manifeste, tout comme son incapacité à se transcender. Et, nullement comblées en 15 ans au plus haut niveau, il est difficile d'expliquer ces failles autrement que par un problème d'approche mentale. Paradoxal pour un joueur qui joue le rôle du champion plein de confiance en lui et qui affirmait fin 2013 de ne pas avoir "besoin du Ballon d'Or" pour savoir qu'il est "le meilleur". A cette impitoyable réalité, s'ajoute celle de l'âge. A 34 ans, "Ibra" fait face à une forme physique déclinante. Et son gabarit hors norme (1,95 m, 95 kg) met de plus en plus de temps à se remettre des blessures, comme cette fameuse talalgie qui lui a pourri l'automne et l'hiver derniers, ou celles au genou et à l'abdomen qui ont gâché sa fin d'été. Si en championnat, le Suédois tient encore son rang cette saison (7 buts, 3 passes décisives), il devient anodin dès que l'opposition monte d'un cran. Face au Real Madrid (0-0), son bilan a été famélique. Un seul tir (sur coup franc), des ballons perdus en pagaille et trois joués dans la surface, trop de duels en sa défaveur, aucun poids dans l'animation... Rarement "Zlatan" avait montré autant ses limites. Malgré tout, Laurent Blanc n'est pas disposé à reléguer sa star sur le banc, préférant s'éviter un problème de taille. "J'ai le choix de ne pas (le) faire débuter, oui. Ou lui donner 15 jours de repos. Mais de le faire travailler, aussi, et jouer. Pour qu'il retrouve son meilleur niveau", arguait-il après le match contre Madrid. Avant de trahir un léger aveu d'impuissance: "Il faut être optimiste avec les garçons qu'on a à disposition. Je n'ai pas le choix, il faut faire en sorte que tous les joueurs soient dans la meilleure des formes." Pour la seconde manche, décisive pour le gain de la première place du groupe et susceptible de qualifier son éventuel vainqueur, l'entraîneur parisien verra-t-il son attaquant suédois réagir à point nommé et enfin marquer de nouveau en C1? La dernière fois remonte au 10 décembre 2014 et la défaite à Barcelone (3-1). nip/cda/mam