BD: Casse-tête chinois pour Blake et Mortimer: notre concours

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BDCasse-tête chinois pour Blake et Mortimer: notre concours

Gagnez ce nouvel album, qui sort ce vendredi, dans lequel les deux héros sont, à Hong Kong, confrontés à une énigme remontant aux origines de la Chine.

Michel Pralong
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Michel Pralong
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Le professeur Mortimer est poursuivi dans les rues de Hong Kong.

Le professeur Mortimer est poursuivi dans les rues de Hong Kong.

Berserik/Van Dongen/Ed. Blake et Mortimer
En couverture, le pousse-pousse fait immédiatement penser à «Tintin et le lotus bleu». D'autres références à Hergé sont faites dans l'album, ainsi qu'une à Odilon Verjus, le missionnaire créé par Yann et Verron.

En couverture, le pousse-pousse fait immédiatement penser à «Tintin et le lotus bleu». D'autres références à Hergé sont faites dans l'album, ainsi qu'une à Odilon Verjus, le missionnaire créé par Yann et Verron.

Berserik/Van Dongen/Ed. Blake et Mortimer
Recherches des deux nouveaux auteurs pour maîtriser le dessin de Blake et Mortimer.

Recherches des deux nouveaux auteurs pour maîtriser le dessin de Blake et Mortimer.

Berserik/Van Dongen/Ed. Blake et Mortimer

La couverture de «La vallée des immortels», 25e tome des aventures de Blake et Mortimer, donne le ton. Clin d'œil évident à «Tintin et le lotus bleu,» elle annonce que Mortimer va se rendre en Chine. En fait, c'est dans la colonie britannique de Hong Kong que le professeur sera appelé, mêlé par hasard à une énigme historique remontant aux origines même de la Chine. Si le capitaine Blake n'est pas sur la couverture, on le retrouvera également sur place, en train de mettre au point un système de défense afin de protéger la colonie de la guerre civile qui fait rage en Chine entre communistes, nationalistes et seigneurs de guerre.

Car nous sommes en 1949 et cet album, extrêmement dense, est une suite immédiate de la première aventure de Blake et Mortimer écrite par Edgar p. Jacobs, «Le secret de l'espadon». Première partie d'un récit en deux tomes, ce nouvel album a été confié non pas à un, mais à deux dessinateurs, inconnus du public francophone: les Néerlandais Teun Berserik et Peter Van Dongen, qui passent l'examen d'entrée sans problème. L'histoire, elle, a été conçue par le scénariste le plus prolifique de l'après Jacobs, Yves Sente, dont c'est déjà le 8e album. Il nous explique les coulisses de cette nouvelle aventure.

-Avec «Le bâton de Plutarque», vous racontiez ce qui se passe juste avant« Le secret de l'espadon». Aviez-vous déjà à l'époque prévu de donner une suite directe à cette première aventure de Jacobs?

Yves Sente: Non, tout a commencé avec l'éditeur, Yves Schlirf, qui m'a suggéré d'emmener les deux héros à Hong Kong. En tant que colonie britannique, il était en effet tout à fait possible que ces deux sujets de la couronne aient à s'y rendre pour une raison ou une autre. Après, je me suis dit que 1949, quand l'île est menacée par la guerre en Chine, était la bonne date. Si l'on réfléchissait alors à ce qui se déroule à cette époque dans le monde fictif de Blake et Mortimer, on est à la fin de la troisième guerre mondiale imaginée par Jacobs dans «Le secret de l'espadon». Or entre celui-ci et «Le mystère de la grande pyramide», il y a des questions non résolues: comment Olrik, laissé pour mort après le bombardement de l'empereur Basam-Damdu, mais qui réapparaît ensuite, a-t-il survécu? Pourquoi Nasir que l'on découvre soldat est devenu le domestique de Mortimer? En trouvant des réponses à ces questions, de fil en aiguille, l'histoire s'est construite.

Voilà pour le cadre géopolitique de cette aventure, mais où êtes-vous allé dénicher l'énigme historique qui occupe l'esprit de Mortimer?

Je devais écrire un récit sur Hong Kong, alors que je ne connaissais de la Chine que ce qui s'y est passé depuis le XXe siècle. J'ai donc déjà commencé par regarder comment était né ce pays. J'ai alors découvert l'histoire de Shi Huangdi, devenu le premier empereur de Chine. Il a réussi à vaincre tous les Royaumes combattants, mais les historiens ne savent pas précisément comment il y est parvenu. Il y a plusieurs hypothèses sur une arme qui lui aurait donné l'avantage, donc j'ai bâti mon scénario là-dessus. C'est une fiction, mais j'essaie toujours d'écrire un scénario de manière à ce qu'aucun historien ne puisse me contredire.

Dans cet album, on ne voit aucun des héros avant la page 11. Puis ensuite, on pense qu'on suivra surtout Mortimer, mais Blake parvient à se faire sa place. Est-ce difficile de trouver le bon dosage?

Oui, c'est ce qu'il y a de plus compliqué. Surtout que les lecteurs ne réclament pas seulement la présence des deux héros, mais également celle d'Olrik. Je n'ai pas réussi dans tous mes albums à leur donner à chacun un rôle équivalent. Blake est essentiellement cantonné à sa fonction de militaire faisant partie des services des renseignements. Quant à Mortimer, je ne remercierai jamais assez Jacobs qui, non seulement en a fait un scientifique capable d'inventer des engins fantastiques, mais aussi un féru d'archéologie, ce qui ouvre des possibilités d'intrigues fantastiques.

Dans cet album apparaît justement un engin étrange, le Skylantern, dont on ignore encore le fonctionnement, mais qui semble peu aérodynamique à côté de l'Espadon.

Pour l'Espadon, Jacobs devait créer un engin volant capable d'être lancé depuis les profondeurs marines, donc il devait être fuselé. Reste qu'on ignore toujours comment il peut atterrir. Ici, nous sommes à Hong Kong, qui est un tout petit territoire, donc ce qu'il fallait surtout, c'était la possibilité d'un décollage vertical. C'est important de créer de nouveaux engins inventés par Mortimer, cela fait partie de l'esprit de cette série, le lecteur aime cela et ça me plaît de le faire. On verra fonctionner le Skylantern dans le tome suivant.

Quand sortira-t-il et que peut-on en attendre?

Il devrait paraître dans un an, à peu près à la même époque. Tout ce que je peux en dire c'est que, en étant à Hong Kong, il aurait été dommage de ne pas se rendre en Chine voisine. Et le récit fera le lien avec «Le mystère de la grande pyramide».

Qui en serait donc la suite immédiate?

Pas tout à fait, car Jean Van Hamme prépare une autre aventure qui devrait se dérouler entre les deux albums. Nous avons appris à nous coordonner afin que tout l'univers de Blake et Mortimer reste cohérent.

Parlons d'Olrik. Parfois, vous ménagez un faux suspense en le montrant sous la forme d'une mystérieuse silhouette, alors que le lecteur sait pertinemment que c'est lui. Est-il difficile à utiliser?

Oui, car les apparitions d'Olrik répondent à des codes très précis. Il faut aussi trouver un équilibre, montrant que c'est un grand méchant, capable de survivre comme je le raconte ici à une explosion nucléaire, alors que, pourtant, il finit par perdre à chaque fois. Il faut être inventif.

André Juillard a dessiné tous vos précédents albums de Blake et Mortimer, pourquoi pas celui-là?

Car si l'on veut sortir un album par an, on ne fait que ça et André a d'autres envies. (Il vient de sortir un one shot, «Double 7», avec Yann, et qui se passe durant la guerre d'Espagne, ndlr). Mais il dessinera encore «Blake et Mortimer». Je suis d'ailleurs en train de lui écrire le scénario pour le prochain.

À sa place, cette fois, deux dessinateurs. Mais qui fait quoi?

Chacun choisit ses pages, ses scènes, en fonction de ses envies. Par exemple, Berserik adore les engins mécaniques. Il a dessiné jusqu'aux plans de coupe du Skylantern et les détails de son moteurs VanDongen, lui, préfère l'architecture. A l'étape du crayonné, on peut encore deviner qui a fait quoi. Mais dès l'encrage, cela devient impossible. Les deux maîtrisent totalement la ligne claire et le fait de travailler ensemble leur ôte de la pression. Ils dessineront évidemment la suite, mais aussi la prochaine histoire signée Van Hamme.

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