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Affaire «Droopy»«Ce chien est profondément innocent»

L'Association romande des éleveurs de chiens de race monte au créneau pour défendre le berger allemand condamné à l'euthanasie.

Benjamin Pillard
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Benjamin Pillard
Pour le Vaudois Louis Mayer, vice-président de l'Association romande des éleveurs de chiens de race, les réactions de «Droopy» étaient «normales».

Pour le Vaudois Louis Mayer, vice-président de l'Association romande des éleveurs de chiens de race, les réactions de «Droopy» étaient «normales».

Darrin Vanselow

«Droopy» a simplement réagi en chien normal, la décision des autorités est complètement exagérée.» Louis Mayer, vice-président de l'Association romande des éleveurs de chiens de race (ARECR), ne cache pas son indignation. Dans notre édition d'hier, la conseillère d'Etat vaudoise Jacqueline de Quattro confirmait sa décision de condamner ce berger allemand croisé de Corcelles-près-Payerne (VD) à l'euthanasie, suivant ainsi les recommandations du vétérinaire cantonal.

«Droopy» est dans le collimateur des autorités après avoir mordu en mai un enfant qui avait tenté de le caresser à travers le treillis du portail de la propriété familiale. Trois ans plus tôt, il avait déjà légèrement blessé un baigneur qui lui avait secoué la tête en le surprenant par-derrière dans une piscine publique, alors qu'il était attaché.

«Ce chien est profondément innocent, ce sont les hommes qui ont commis une faute!» tonne Louis Mayer, également propriétaire de cinq canidés, qui dénonce un «sentiment antichien toujours plus fort» au sein des autorités cantonales. Et d'ajouter: «A mon avis, si le vétérinaire cantonal a décidé d'abattre «Droopy», c'est certainement pour ne pas connaître le même sort que son prédécesseur, qui avait été licencié pour s'être opposé à l'euthanasie de «Baxxter» (ndlr: pitbull qui a finalement été gracié l'an dernier par le Tribunal cantonal), contre l'avis de la ministre de Quattro.»

Au Parlement vaudois, où un projet de durcissement de la récente loi cantonale sur la police des chiens a passé la rampe il y a deux semaines, l'affaire ne laisse personne indifférent. «La décision me semble disproportionnée, juge le député Jean-Robert Yersin (PS), ancien éleveur de chiens. Il y a une tendance à la surréaction.» Son collègue PLR Jean-Marie Surer, vétérinaire de profession, estime, quant à lui, que «la loi, c'est la loi». Tout en estimant que «quand une société a le temps de se préoccuper de ce genre de questions, elle est malade. Avoir un chien, c'est prendre un risque.»

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