ConsommationCette pompe qui frétille
Le cours du pétrole chute, mais le prix de l'essence peine à descendre. Un peu de patience…

«Le sentiment que la colonne ne suit pas est faux», affirme Martin Stucky, porte-parole de l'Union pétrolière suisse.
Le prix du baril de pétrole brut a baissé de 28% depuis le mois de juillet, et pourtant, à la pompe en Suisse, ce n'est qu'un frétillement à la baisse de quelques centimes. C'est à chaque fois un peu la même chanson, le consommateur s'attendrait à des conséquences plus marquées. Mais pour Martin Stucky, porte-parole de l'Union pétrolière suisse, «le sentiment que la colonne ne suit pas est faux. Cela se répercute toujours, à la baisse ou à la hausse, car nous sommes sur un marché libre avec une concurrence féroce.»
Produit moins raffiné, le mazout a déjà bien réagi. Son prix était d'environ 103 francs pour 100 litres en juin. Il est tombé à 93 francs la semaine dernière. Mais la répercussion du marché du brut sur celui de l'essence est moindre: «A cause des stocks d'approvisionnement et des taxes plus élevées (plus de 50%), il y a davantage d'inertie sur le prix de l'essence, constate Martin Stucky, l'oscillation est moins prononcée. Et pour l'essence, les marges sont petites et entre concurrents cela se joue au centime…» Les sans-plomb 95 ou 98 ont tout de même perdu entre 3 ct. et 8 ct. par litre depuis juillet, selon les endroits. Le diesel a, lui, baissé de 10 ct. en une année.
Hier, la chute du prix du pétrole a été amortie à la suite d'un rebond à Wall Street. Le prix du baril de Brent faisait du yo-yo autour des 86 dollars et le baril WTI autour des 83 dollars.
Les prédictions restent difficiles. Selon le FMI, dans une année, le prix du baril devrait se situer entre 90 et 100 dollars, mais il n'est pas impossible qu'il tombe à 60 dollars! Goldman Sachs estime que la baisse actuelle devrait se poursuivre jusqu'au milieu 2015.