Publié

TraditionChampagne et courses hippiques à St-Moritz

Chaque année en février, St-Moritz devient un haut lieu de mondanités et de courses hippiques sur un lac gelé recouvert de neige, un événement unique en son genre et plus que centenaire.

1 / 10
Champagne et courses hippiques sur un lac gelé à St-Moritz.

Champagne et courses hippiques sur un lac gelé à St-Moritz.

AFP
Champagne et courses hippiques sur un lac gelé à St-Moritz.

Champagne et courses hippiques sur un lac gelé à St-Moritz.

AFP
Champagne et courses hippiques sur un lac gelé à St-Moritz.

Champagne et courses hippiques sur un lac gelé à St-Moritz.

AFP

Des pur-sang de toute l'Europe font ainsi vibrer pendant les trois premiers dimanches de février les centaines de spectateurs venus essentiellement de Suisse, Allemagne et Angleterre pour assister à une course de skijoëring: des coureurs à ski se font tirer par des chevaux non montés sur 2700 mètres et atteignent des vitesses de 50km/h, soulevant ainsi un véritable nuage de neige.

«50% des chevaux viennent de Suisse, et les autres arrivent surtout d'Allemagne, de France, d'Angleterre, de Hongrie. On a aussi des Russes», explique Silvio Staub, qui organise ces courses hippiques internationales, appelées White Turf, où il est possible de parier.

Mais pour Silvio Staub, l'événement lancé en 1907 ne se résume pas aux courses. Ce natif de St-Moritz souhaite aussi attirer les mondains de ce monde en offrant à chacun ce qu'il «veut».

Champagne, caviar et huîtres sont ainsi servis entre chaque course. Sur le lac gelé de St-Moritz, une tente VIP, interdite aux médias, a été installée. «On est très discret, les gens ne veulent pas dire qu'ils sont ici», indique Silvio Staub, avant de confier avoir accueilli dans le passé Roger Federer ou Naomi Campbell.

L'homme d'affaires organise aussi des réceptions dans les hôtels de St-Moritz, où il est possible de voir défiler des petits poneys.

Sacs de luxe, cigares et chiens toilettés

En février chaque année, l'exubérance bat son plein à St-Moritz. Sacs de luxe, cigares et chiens toilettés, c'est à celui qui se montrera le plus chic dans les allées enneigées autour du lac.

Vêtue d'un long manteau de fourrure noire, Alicia Brivio, une américaine originaire du Michigan, mariée à un Suisse, sirote une coupe de champagne, assise à une terrasse entourée de palmiers, malgré les températures hivernales qui règnent à St-Moritz.

«C'est si excitant. Quand vous entendez le bruit des pas des chevaux dans la neige, c'est incroyable!» s'enthousiasme Alicia Brivio, qui habite Mendrisio.

Un peu plus loin près de la piste des courses, quatre élégantes, la soixantaine accomplie, fort maquillées, en manteaux de fourrure beige, se trémoussent sur des airs de reggae, tandis que des hommes élégamment vêtus contemplent des Rolls-Royce exposées sur la neige.

Mais ces courses hippiques très spéciales -- qui voient s'affronter 12 chevaux -- n'attirent pas seulement les plus fortunés de ce monde. Elles font aussi partie de la tradition locale, explique Daniela Bolfing, qui tient une galerie d'art dans la station.

«Cela fait partie de St-Moritz. Je n'aime pas particulièrement les chevaux, mais j'ai des amis ici», dit-elle.

Un sport dangereux, ou pas

Franciska Fasciatti, juriste à St-Moritz, est venue admirer les chevaux avec son fils. «C'est très spécial, ces chevaux tirant des hommes derrière eux. Mais c'est aussi dangereux», explique-t-elle, racontant avoir vu une fois un cheval tomber et être abattu après s'être pris les jambes dans les cordes qui le reliaient au skieur.

Sur ce point, les avis divergent. Pour le jockey suisse Franco Moro, qui dirige l'école de ski de St-Moritz et qui pratique le skijoëring depuis une trentaine d'années, ce sport «n'est pas dangereux».

Pour ce qui est de la rapidité, «c'est plus ou moins la même chose que sur le sable. Avec les skis on glisse: pour les chevaux il n'y a aucun problème à avoir derrière quelqu'un qui glisse», souligne-t-il.

Reste une incertitude: pour la majorité des chevaux, il s'agit de leur première participation à cette compétition.

«Certains chevaux peuvent être très bons sur le sable ou sur la pelouse, mais ne sont pas à l'aise sur la neige», explique Christian Lampert, le maréchal-ferrant chargé de préparer les chevaux avant les courses.

Une chose est sûre, les pur-sang n'ont pas froid, car les chevaux peuvent très bien vivre «entre -30 degrés Celsius et +30 degrés Celsius», assure-t-il.

Et pour s'assurer que les purs-sang ne glissent pas, Christian Lampert leur fixe des fers spéciaux, très légers, en aluminium, disposant d'une sorte de pointe à l'avant qui s'enfonce dans la neige. Puis, pour éviter que la glace ne colle aux fers, le maréchal-ferrant pose ensuite une sorte de fer en plastique, un modèle conçu il y a une quinzaine d'années à St-Moritz.

(AFP)

Ton opinion