Débâcle de Credit SuisseChristoph Blocher demande la scission d’UBS
Après le rachat de Credit Suisse par UBS, les risques d’une banque XXL sont trop grands pour l’économie suisse, a estimé l’ancien conseiller fédéral au 19:30 de la RTS.

Christoph Blocher n’a rien perdu de son esprit critique.
«C’est une très mauvaise nouvelle que d’apprendre que Credit Suisse a été géré de manière si pitoyable qu’il a fini par sombrer». L’ancien conseiller fédéral Christoph Blocher s’est montré très sévère dimanche soir sur le plateau du 19:30 de la RTS sur la débâcle du CS. «C’est la 3e fois déjà que des personnes incompétentes à la tête d’entreprises nous embarquent dans une telle aventure. C’est toujours la même chose: on entreprend des choses à l’étranger, on perd de l’argent, et maintenant on se retrouve dans cette situation où il est impossible de faire faillite parce que ces entreprises sont trop grandes», a-t-il critiqué.
L’ancien tribun UDC a également pointé des erreurs du côté de l’Autorité de surveillance des marchés financiers, la FINMA (qui va demander des comptes à la direction du CS). «Elle a clairement fait des erreurs. Elle était impliquée dans cette solution du 'too big to fail’», estime-t-il. Et de s’en prendre clairement aux managers de CS: «Ceux qui dirigent une entreprise sont toujours responsables de ce qu’il s’y passe».
Maurer dédouané
L’UDC zurichois a épinglé aussi le Conseil fédéral qui aurait pu agir plus vite. Mais il a défendu son ministre Ueli Maurer, l’ancien grand argentier de la Confédération qui a démissionné fin 2022 et qui avait déclaré en décembre dernier que tout allait bien au CS: «Un conseiller fédéral ne peut pas diriger une banque», s’est-il contenté de noter.
Christoph Blocher estime lui aussi qu’avec le rachat de CS, UBS atteint une taille «bien trop grande pour la Suisse». Du coup, il prône une scission de cette UBS XXL: «C’est peut-être la seule option à l’heure actuelle pour permettre à la situation de s’assainir afin d’éviter qu’on entraîne toute l’économie suisse dans la perte, mais il faudra réagir. J’espère que les autorités cartellaires procéderont à la division», a-t-il déclaré. Il n’a en revanche pas commenté la presse dominicale qui avance la possibilité que PostFinance entre dans la danse.